Lauréate de l’INPT, Somaya El Marrakchi se distingue d’une grande partie de ses pairs par son parcours de globe-trotteuse.
La grisante genèse de la téléphonie mobile au Maroc
Ayant fait sa dernière année d’études à l’INT d’Evry, dans le cadre d’un partenariat avec l’Institut national des postes et télécommunications, où elle a eu son diplôme en 1997, Somaya El Marrakchi a profité de sa présence en France pour décrocher un stage de fin d’études chez SFR. Elle y travaille alors “sur la téléphonie mobile, une technologie en pleine expansion en Europe à l’époque”.
De retour au Maroc, le jeune ingénieure est tout de suite embauchée chez Itissalat Al-Maghrib en tant qu’ingénieure en radiofréquence. “J’ai pu ainsi contribuer à la genèse de la téléphonie mobile au Maroc et à la création de la première direction de radiomobile”, se souvient-elle, un brin de fierté dans la voix.
Une expérience au caractère singulier : “C’était comme une petite start-up avec une ambiance dynamique et créative. Cette étape a marqué mon parcours professionnel et m’a incitée à m’orienter vers des opportunités internationales”, poursuit Somaya El Marrakchi.
De Paris à Rome… et Madrid
C’est ainsi qu’elle met le cap une deuxième fois sur l’Europe. D’abord à Paris où elle travaille pour Audilog, société française spécialisée dans l’intégration de systèmes, puis pour la société canadienne de télécoms Nortel Networks, jusqu’à l’été 2001. Elle s’installe ensuite à Rome où elle occupe le poste d’ingénieur d’optimisation des réseaux radio chez H3G jusqu’en mars 2005.
Toujours en Italie, elle rejoint Ericsson, une expérience qui durera 19 ans, jusqu’en 2017, Somaya El Marrakchi est mutée à Madrid où elle est aujourd’hui en charge des infrastructures critiques pour l’Europe et l’Amérique latine. Une vraie saga internationale.
Vive le multiculturalisme
Quels sont les avantages d’un tel parcours professionnel ? “La première chose qui me vient à l’esprit est l’ambiance multiculturelle. Cela vous expose à différentes façons de travailler”, nous répond-elle. “Ce n’est pas intrinsèque aux télécoms, mais l’expatriation m’a permis de développer une compréhension plus globale de cette industrie et de maîtriser les dernières innovations”, tient-elle à préciser.
Elle évoque alors l’entrepreneuriat, intimement associé à l’innovation, et “la bonne formation des entrepreneurs marocains, n’ayant rien à envier aux autres nationalités”. Pour autant, le statut d’expatriée ne manque pas d’inconvénients: “Le plus grand, quand on est à l’étranger, est le fait d’être loin de sa famille et d’être constamment obligé de s’adapter à de nouveaux environnements”. Toutefois, elle est loin de déconseiller l’expatriation.
Garder l’envie d’avoir envie
Malgré une carrière de plus de 26 ans, Somaya El Marrakchi a toujours soif de nouveaux défis. “Le dernier est la transformation digitale des infrastructures critiques telles que les réseaux de sécurité publique, le ferroviaire ou les services publics. Il y a aussi les défis liés à la défense et dont on s’occupe en Europe”, précise celle qui, en dehors de ses occupations professionnelles, aime “passer du temps avec sa famille et ses amis, garder un contact avec la nature et voyager”. “C’est ma manière de chercher l’épanouissement personnel”, conclut-elle.
Le profil LinkedIN de Somaya El Marrakchi