[Tribune] Géoparc du M’Goun, au plus près de la Terre

Pendant l’été, beaucoup de voyageurs visent à découvrir le monde, seuls, en famille ou avec des amis, et partent à la découverte d’horizons lointains ou à la redécouverte de leur propre pays. Très nombreux sont ceux qui sont guidés notamment par la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, qui propose aussi bien des sites naturels que les monuments auxquels on l’associe généralement.

Par

Le Géoparc du M'Goun. Crédit: DR

Pour aller à la découverte de la nature, l’UNESCO propose aussi ses réserves de biosphère, comme par exemple au Maroc celles de l’Arganeraie et des Cèdres de l’Atlas. Mais il existe aussi un autre label proposé par l’UNESCO, qui est celui des Géoparcs mondiaux.

Eric Falt, directeur général du bureau de l’UNESCO pour le Maghreb.

Selon la définition approuvée par l’UNESCO, les Géoparcs constituent des zones géographiques uniques et unifiées, où les sites et les paysages d’importance géologique internationale sont gérés selon un concept holistique de protection, d’éducation et de développement durable.

Au Maroc, le Géoparc mondial de M’Goun est le premier géoparc UNESCO en Afrique et le seul dans la région arabe. Il couvre une région de moyenne à haute montagne avec des formations géologiques appartenant aux systèmes du Trias, du Jurassique et du Crétacé, et offre des reliefs très accentués et des contrastes de couleurs hors du commun. Niché dans les montagnes du Haut Atlas, il regroupe 15 communes réparties entre la province d’Azilal et celle de Beni Mellal.

Le Géoparc offre des sites touristiques exceptionnels, comme les cascades d’Ouzoud, l’arche naturelle d’Imin Ifri, les gravures rupestres de Tizi N’tterghist, ou encore un groupe de kasbahs historiques et des greniers collectifs.

De façon encore plus significative, des traces de dinosaures datant de millions d’années y ont été découvertes et le squelette monumental d’un grand dinosaure ayant vécu dans la région, l’Atlasaurus Imelakei, peut être observé dans le nouveau musée du Géoparc M’Goun, qui vient tout juste d’ouvrir en juin dernier.

Ce magnifique espace invite les visiteurs à embarquer pour un voyage à travers le temps, la géographie et l’histoire ainsi qu’une immersion dans l’univers fascinant de la flore et de la faune. Ses expositions riches et diversifiées illustrent l’histoire géologique des montagnes de l’Atlas, les ressources naturelles, ainsi que les particularités archéologiques, architecturales et culturelles du territoire de la région de M’Goun. Fidèle à la vocation du Géoparc, le musée nous invite au plus près de la terre.

à lire aussi

Le Géoparc de M’Goun est un acteur important pour le développement socio-économique de la région. Il vise à stimuler le développement du tourisme, en particulier le géotourisme, ce qui génère la création d’entreprises locales, produisant ainsi de nouvelles sources de revenus pour la population. Le site a également une vocation éducative et vise à proposer un programme pédagogique scientifique et environnemental.

Pour les plus sportifs, M’Goun invite aussi par exemple à la pratique du kayak et du rafting. Des formations sont également proposées pour la randonnée ou l’escalade.

De façon générale, le label Géoparc mondial de l’UNESCO a pour objectif de mettre en valeur les liens entre le patrimoine géologique et tous les autres types de patrimoine. À cette date, le Réseau de Géoparcs Mondiaux UNESCO est composé de 195 Géoparcs répartis sur 48 pays à travers le monde et se réunira justement à Marrakech au complexe culturel et administratif des Habous du 7 septembre au 9 septembre.

Organisée tous les deux ans, la Conférence internationale sur les géoparcs mondiaux de l’UNESCO rassemblera plusieurs centaines de spécialistes du monde entier pour partager les dernières découvertes et expériences sur une grande variété de sujets liés les uns aux autres, allant de la recherche géologique au tourisme durable, en passant par l’éducation ou la gestion participative pour le développement durable.

L’objectif de ce rassemblement est la promotion et la transmission des connaissances traditionnelles, la valorisation des produits locaux, le développement d’activités de plein air respectueuses à travers le géotourisme et l’autonomisation des populations locales et des groupes ethniques.

Ce sera un espace de rencontres où se retrouveront toutes les parties prenantes des géoparcs mondiaux, c’est-à-dire des scientifiques, des géologues, des professeurs, des chercheurs universitaires, des entreprises, et toutes les personnes intéressées par la nature et le patrimoine matériel et immatériel.

À propos de l’auteur : Éric Falt est directeur régional du Bureau de l’UNESCO pour le Maghreb