Une première. Le Maroc s’était presque “habitué” aux résolutions du parlement européen critiquant la gestion de la question migratoire par le royaume. La dernière en date remonte à juin 2021 sur fond de tensions migratoires à Sebta.
Mais jamais le Maroc n’avait été directement visé sur les questions relatives aux droits de l’homme et la liberté de la presse. C’est désormais chose faite avec cette résolution sur “la situation des journalistes au Maroc, en particulier le cas d’Omar Radi”, adoptée par le parlement européen le 19 janvier.
Le texte n’a pas de caractère contraignant et son impact sur les relations entre le Maroc et l’Union européenne pourrait être minime. Mais il est révélateur d’une dissonance. Si les relations entre le Maroc et la Commission européenne sont apaisées, celles entre le royaume et le parlement européen sont plus tendues. Le résultat est une relation confuse que la résolution du parlement européen a rendue encore plus grise.
Pot-pourri
Que dit le texte de la résolution P9TA0014 ? Dans ses deux premiers articles, le texte affirme que les journalistes Omar Radi et Taoufik Bouachrine n’ont pas vu leurs droits respectés lors des procès à l’issue desquels ils ont été condamnés à des peines de prison ferme. Le texte accuse également les autorités marocaines d’avoir recours au logiciel Pegasus pour la “surveillance des journalistes” et réclame la libération du leader du Hirak du Rif, Nasser Zafzafi.
“Ce qui étonne à la lecture de ce texte, c’est la variété des accusations. Surtout que certaines affaires visées par cette résolution datent de plusieurs années. Cela donne l’impression qu’on a voulu monter en quelques jours un dossier contre le Maroc”
Alors qu’une enquête à ce sujet est toujours en cours, le texte adopté par le parlement européen accuse également le Maroc d’ingérence à travers une supposée corruption d’eurodéputés. Le texte est en fait un pot-pourri de reproches adressés au Maroc. “Ce qui étonne à la lecture de ce texte, c’est la variété des accusations. Surtout que certaines affaires visées par cette résolution datent de plusieurs années. Cela donne l’impression qu’on a voulu monter en quelques jours un dossier contre le Maroc”, soutient un observateur avisé ayant requis l’anonymat.
Si l’on se fie aux données publiées par le site du parlement européen, l’adoption de cette résolution n’a été l’affaire que de deux jours. Une première version du texte est soumise par l’alliance progressiste des socialistes et démocrates le 17 janvier. Initialement, le texte met en avant le cas de Omar Radi. Lire la suite…