L’adoption, le 19 janvier, par le parlement européen d’une résolution demandant au Maroc de “respecter la liberté d’expression et la liberté des médias” est a priori une manifestation d’hostilité. Ce vote intervient alors que deux affaires dites du “Marocgate” et du “Qatargate” secouent les travées de l’hémicycle strasbourgeois. Des affaires de corruption présumée dont, il faut le signaler, les enquêtes sont toujours en cours. Du côté marocain, la réaction a fusé. Réunis le 23 janvier dans une séance exceptionnelle, les membres des deux chambres du parlement ont fustigé la résolution en question. Un long communiqué des deux instances législatives dénonce “l’ingérence dans le système judiciaire indépendant” marocain, et se formalise d’“une attaque inacceptable contre la souveraineté, la dignité et l’indépendance des institutions judiciaires du royaume”. Sans citer la France, les élus expriment leur “déception” quant au rôle joué par “un pays considéré comme un partenaire historique du Maroc”, dans l’aboutissement de cette résolution “hostile à notre pays”. La colère est donc grande. Elle est à la mesure des liens solides qu’entretient le Maroc avec l’UE. Des accords de pêche jusqu’à…