Affaire Bouthier : suite aux plaintes, le groupe Vilavi lance un audit dans sa filiale tangéroise

Après l’enquête de TelQuel relayant des témoignages de salariées du groupe à Tanger visant Jacques Bouthier, l’ex-PDG de Vilavi (ex-Assu 2000), accusé de traite des êtres humains et de viols sur mineurs, et l’annonce de nouvelles poursuites au Maroc, un cabinet indépendant va auditionner les équipes de la société.

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Ce jeudi 7 juillet, le géant du secteur des assurances a annoncé le lancement d’un “audit indépendant”. “Des informations parues dans la presse marocaine relatent le placement en détention provisoire de salariés basés à Tanger (Maroc). Dès lors que cette information serait confirmée et que les salariés en question seraient dûment identifiés, le groupe Vilavi prendrait sans délai les décisions individuelles requises, à savoir leur suspension immédiate de toutes responsabilités et fonctions au sein de l’entreprise”, réagit la société de courtage en assurances dans un communiqué envoyé à TelQuel. Elle a donc confié au cabinet de conseil Mazars le 22 juin dernier “la conduite d’un audit complet du climat social au sein des équipes et du management basés à Tanger”.

Cette décision intervient quelques jours après la parution, dans TelQuel, d’une enquête révélant les témoignages des victimes présumées du “système Bouthier” à Tanger, où le groupe possède un centre d’appel.

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Pour rappel, le parquet de Tanger a décidé de poursuivre en état d’arrestation, dans la soirée du mardi 5 juillet 2022, cinq personnes à la prison locale de la ville du détroit. Il s’agit de responsables de service du centre d’appel de l’antenne tangéroise du groupe d’assurance français. Tous sont poursuivis, comme leur ancien patron, pour “traite des êtres humains”, “harcèlement sexuel”, “atteinte à la pudeur” et “violence verbale et psychique”.

Des sources proches du dossier précisent à TelQuel qu’il s’agit de trois hommes et de deux femmes, deux Français et trois Marocains. Une autre personne est poursuivie en état de liberté provisoire. Le directeur général de la filiale à Tanger, lui aussi visé par des plaintes, serait toujours en fuite, selon les mêmes sources. Les interrogatoires détaillés des accusés seront menés à partir du 3 août prochain.