TelQuel : Qu’est-ce que “Innovate for Industry”, le programme que vous dirigez au sein de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) ?
Mohamed Bousseta : “Innovate for Industry” est une entité de l’UM6P qui a été créée en mai 2021 et a pour objectif d’initier des projets d’innovation qui pourront aboutir à des projets pilotes industriels. À travers ces projets, nous expérimentons et nous faisons des études de faisabilité dans différents domaines.
Ce programme s’inscrit-il dans la volonté de faire de l’UM6P un centre de recherche et d’innovation pour l’OCP ?
L’UM6P est en charge de plusieurs programmes de R&D qui sont à la fois stratégiques pour l’OCP, le Maroc et l’Afrique dans différents domaines. Cela va de l’agriculture à la chimie en passant par la mine.
Votre entité a signé des contrats pour deux projets liés à la production d’ammoniac marocain. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Le premier projet, qui a fait l’objet d’un contrat signé avec l’OCP et l’IRESEN, est un projet pilote centré autour de la production d’ammoniac vert (ammoniac décarboné, ndlr) qui sera voué à la fois à la recherche et à la production. Aujourd’hui, nous sommes en phase de finalisation de contrat avec le fournisseur qui va construire ce projet au niveau de Jorf Lasfar.
Quelles seront les finalités de ce premier projet ?
Il permettra à nos professeurs de mener des recherches liées aux différentes technologies utilisées dans ce pilote. Il permettra également de faire des essais de production en vue d’une future unité industrielle.
Qu’en est-il du deuxième projet qui lie l’UM6P à l’OCP et à Shell ?
Ce contrat concerne un deuxième projet pilote qui sera entièrement dédié à la production ainsi qu’à la réalisation d’une étude de faisabilité pour une unité de production à grande échelle. Le but est de faire de l’ammoniac vert de manière plus conséquente sur le site de Jorf Lasfar.
Après avoir signé un contrat avec Shell, serait-il possible d’imaginer une collaboration avec une autre major de l’énergie ?
Pour l’instant, nous avons initié ces deux projets avec des partenaires importants et nous restons ouverts à d’autres collaborations pertinentes.
Vous avez récemment pris part au Sommet mondial de l’hydrogène qui s’est tenu à Rotterdam du 9 au 11 mai. Quel était l’objectif de votre participation ?
Notre objectif était de pouvoir nous mettre en relation avec des partenaires pour la construction de ces deux projets pilotes stratégiques pour nous et nos partenaires. Le but est aussi de s’informer sur les dernières évolutions technologiques dans le domaine, que ce soit dans l’électrolyse (processus qui permet la production d’hydrogène à partir d’eau dessalée, ndlr) ou encore le procédé de synthèse de l’ammoniac à partir du dihydrogène et du diazote.