Réouverture de Sebta et Melilia : le ministre de l’Intérieur espagnol ne “spécule” pas sur le Sahara et l’affaire Pegasus

Le ministre de l’Intérieur espagnol Fernando Grande-Marlaska a évoqué la qualité “fraternelle” de la relation avec le Maroc après la réouverture des frontières terrestres de Sebta et Melilia, sans “spéculer” autour des rumeurs qui planent sur la responsabilité du Maroc dans l’affaire d’espionnage via le logiciel Pegasus, ou qui lient la situation actuelle avec la tournure qu’a récemment pris le dossier du Sahara.

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Le ministre espagnol de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, lors d'une conférence de presse à Madrid, le 30 mars 2020. Crédit: AFP

Les relations avec le Maroc sont absolument importantes, pertinentes et stratégiques”, a déclaré Grande-Marlaska lors d’une interview accordée à la chaîne espagnole Antena 3, rapportée par Europa Press, dans laquelle il a ajouté que l’amitié entre les deux pays est liée au fait qu’ils sont “indéfectiblement et nécessairement des partenaires fraternels”.

Dans son intervention, le ministre de l’Intérieur a assuré que les postes frontaliers de Sebta et Melilia disposent des moyens de police nécessaires après la réouverture progressive des frontières, deux ans après une fermeture qui a coïncidé avec le début de la crise du Covid-19.

Dans un premier temps, seuls les citoyens de l’Union européenne ou munis de documents valides peuvent accéder à l’Espagne pour se déplacer dans l’espace Schengen. Les travailleurs frontaliers pourront quant à eux accéder aux deux enclaves à partir du 31 mai.

Une nouvelle relation

Le ministre de l’Intérieur a également évité de lier la réouverture des frontières au récent soutien du président du gouvernement, Pedro Sánchez, au plan marocain d’autonomie pour le Sahara, qui a amorcé une nouvelle étape entre les deux pays, après la crise diplomatique liée à l’entrée de quelque 10.000 migrants à Sebta il y a tout juste un an.

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“Il y a eu un malentendu comme il se doit entre pays frères”, a déclaré Grande-Marlaska en référence à l’entrée migratoire massive sur l’enclave espagnole, “ce qui ne se produit plus maintenant”, selon le ministre, qui a indiqué que la collaboration est totale pour arrêter le départ des bateaux et lutter contre le trafic d’êtres humains dans le cadre de la “nouvelle relation pour le XXIe siècle” entamée entre les deux pays.

“Inutile de spéculer”

Comme il l’a fait la semaine dernière lors d’un événement marquant le 178e anniversaire de la création de la Guardia civil, Grande-Marlaska a qualifié d’“événements graves” l’espionnage avec le logiciel Pegasus, une affaire dans laquelle le Maroc est notamment visé, et le vol de plus de 6 gigaoctets de données dont le ministre de l’Intérieur lui-même a été victime. Ce dernier a toutefois appelé au “calme”.

“Les téléphones portables et les appareils de toute nature informatique sont parfaitement surveillés et contrôlés ; il n’y a aucun problème qui puisse affecter la sécurité de l’État”, a-t-il rassuré.

Grande-Marlaska a nié une fois de plus que la police et la Guardia civil soient en possession du logiciel-espion Pegasus, produit par la société israélienne NSO. Selon lui, il est inutile de “spéculer” sur l’entité responsable de cette cybersurveillance, a-t-il ajouté.