Nouvelle rature pour ceux qui avaient inscrit la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de handball à leur agenda. Dans un communiqué diffusé le mardi 15 mars, la Confédération africaine de handball (CAHB) acte un nouveau report de la compétition. Après un premier report, la 25e édition de la Coupe d’Afrique des nations de handball, initialement prévue en janvier 2022, avait été reprogrammée du 22 juin au 2 juillet 2022.
Les Jeux méditerranéens en Algérie avant la CAN de handball ?
Prévue au Maroc dans les villes de Guelmim et de Laâyoune, la compétition est donc décalée de 10 jours, du 11 au 18 juillet 2022. Et les justificatifs de ce double report ont de quoi interroger les observateurs de la petite balle. Lors du premier report, la CAHB avait accédé aux demandes de recours déposées par les sélections de la Zambie et de l’Algérie.
En application d’une ligne de conduite politique en solidarité avec la RASD, la sélection des Fennecs avait décidé de boycotter la compétition, en raison du fait qu’elle était organisée en partie à Laâyoune qu’elle considère comme faisant partie du “Sahara occidental”, et à Guelmim. Rebelote pour le second report, via un lobbying savamment mené dans les couloirs de la CAHB cette fois-ci.
Cette priorisation de la compétition sous-régionale sur une compétition continentale laisse planer le doute sur les raisons de ce nouveau report
Pour motiver la décision du second report, la CAHB s’est retranchée derrière la concomitance de la 25e CAN de handball avec les Jeux méditerranéens que la ville d’Oran organise du 25 juin au 5 juillet. Une décision que l’instance dirigeante du handball africain appuie par la demande conjointe du Comité international des Jeux méditerranéens et avec l’intervention de la Fédération internationale de handball (FIH). Cette priorisation de la compétition sous-régionale sur une compétition continentale laisse planer le doute sur les raisons de ce nouveau report.
Vers un autre boycott des Fennecs à cause du Sahara ?
Bien introduite au siège de la CAHB basée à Abidjan en Côte d’Ivoire, l’Algérie avait pesé de tout son poids pour décrocher le nouveau report. En février dernier, Mohamed Aziz Derouaz, le commissaire des Jeux méditerranéens, avait introduit une requête auprès de l’instance dirigeante du handball africain pour le presser de changer la date de la tenue de la CAN de handball. Menaçant de retirer la compétition de handball des Jeux méditerranéens, Mohamed Aziz Derouaz avait enjoint la CAHB de se prononcer au plus vite sur sa décision d’autoriser les sélections africaines invitées à se rendre à Oran.
Le commissaire des Jeux méditerranéens avait vu dans le report du championnat arabe des clubs, prévu du 1er au 11 mars 2022 à Arzew et Oran, auquel peu de clubs avaient confirmé leur participation, “une autre preuve du complot fomenté contre le hand algérien”. L’allusion faisait référence à une volonté supposée du Maroc d’écarter les Fennecs de la CAN de handball en l’organisant au Sahara, ce qui avait motivé le boycott algérien.
Le Maroc conserve toujours son rôle de pays organisateur de la CAN de handball, mais les questions de la participation de l’Algérie et de la tenue effective de la compétition au Maroc restent encore posées. À la radio algérienne, Habib Labane, l’ancien président de la Fédération algérienne de handball (FAHB), avait encore fait prospérer l’idée d’un autre boycott des Fennecs qui pourrait compromettre la tenue de la CAN de handball à Guelmim et Laâyoune. “La participation de l’Algérie sera tributaire du site de ses rencontres. L’Algérie pourrait se retirer de la compétition si l’on programme une de nos rencontres dans l’une de ces villes”, avait-il fait savoir. Un autre report en perspective ?