Gaz et blé : comment 13 milliards de dirhams vont pallier les effets de la crise

Invité de l’émission “Décryptage” diffusée hier sur MFM, le ministre délégué chargé du Budget Fouzi Lekjaa a fait le point sur la situation économique au Maroc. Hausse des prix des hydrocarbures et du blé à l’échelle nationale, pouvoir d’achat des Marocains et subvention du secteur des transports sont les axes majeurs de l’intervention du ministre.

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TNIOUNI/TELQUEL

Ce qui a été annoncé : “La priorité du gouvernement est de préserver le pouvoir d’achat des Marocains”, rassure Fouzi Lekjaa. Pour ce, le responsable gouvernemental a annoncé que l’Exécutif a “vite suspendu les droits et taxes à l’importation des céréales, en vue de maintenir leurs prix aux normes habituelles”, une décision que le ministre estime “audacieuse”. Au titre de l’année 2022, l’État compte consacrer 3 milliards de dirhams pour compenser les tarifs de la farine, et 10 milliards de dirhams supplémentaires pour la compensation du gaz butane, a-t-il précisé.

Lekjaa a également écarté la possibilité du recours à une loi de finances rectificative, confirmant que son département cherche à mobiliser des ressources financières supplémentaires afin de couvrir ces dépenses.

Concernant le secteur du transport, Lekjaa a annoncé la tenue, aujourd’hui, d’une réunion avec les professionnels et opérateurs en vue d’aboutir à un accord entre les deux parties, assurant que le gouvernement se dirige vers l’administration d’une aide directe aux sociétés de transports afin d’atténuer les répercussions de l’augmentation des prix des carburants au niveau international.

Quel contexte ? “Au bout de deux mois, le prix du baril du pétrole s’est envolé de 60 dollars aux environs de 130 avant de s’établir à 112 dollars, hier. Quant au gaz butane, le prix de la tonne est passé de 500 environ à 1000 dollars, en plus de la flambée des prix des matières premières”, a indiqué le ministre. Le contexte mondial est marqué par une hausse des prix inédite et inattendue, dépassant largement les prévisions de la loi de finances 2022.

Pourquoi cela compte ? Les répercussions économiques de la pandémie et la guerre en Ukraine ont fortement influencé les prix de nombreuses matières vitales au Maroc comme à l’étranger. Au niveau national, le gaz butane est le plus répandu dans les ménages. Avant l’envolée des prix, la charge de compensation frôlait les 10 milliards de dirhams par an.

Par ailleurs, la flambée des prix des carburants engendrera l’augmentation des tarifs de nombreux produits et services, en raison de la hausse du coût du transport. “La première victime de la flambée des carburants est le secteur du transport, tous moyens confondus”, a affirmé le ministre du Budget.

Pour en savoir plus : En raison de la guerre en Ukraine, les prix de nombreuses matières premières se sont envolés récemment, et le Maroc n’est pas épargné. Face à cette situation, les professionnels du transport routier ont annoncé une grève nationale de 72 heures les 7,8 et 9 mars derniers. Il existait également une crainte que, dans un contexte de cherté de la vie, le Maroc ne ressente l’impact du conflit russo-ukrainien. La Russie et l’Ukraine, pésent pour près du quart de l’offre mondiale en blé. Le prix de la tonne de blé a atteint 320 euros début mars. En termes de matières premières utilisées dans l’énergie, le charbon, lui, a vu son cours tripler durant les neufs mois précédant l’intervention russe en Ukraine.

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