Ce qui a été annoncé : Le Syndicat indépendant des infirmiers et techniciens de santé (SIITS) et le Mouvement des infirmiers et techniciens de santé au Maroc (MITSAM) ont rejeté l’accord signé avec le ministère de la Santé et de la Protection sociale et appelé à une grève nationale de 72 heures entre le 2 et le 4 mars. Le SIITS a également appelé à un sit-in devant le siège du ministère les 3 et 4 mars.
Pour quelles raisons ? Selon les deux organismes, l’accord signé ne répond en rien à leurs revendications techniques et financières, et ignore “les sacrifices consentis par cette catégorie tout au long des dernières années, notamment durant la période de la pandémie”.
“Toute la lutte et les efforts qu’on a faits pendant ces dix dernières années sont tombés à l’eau. On a reconnu les efforts et le travail de toutes les professions de santé, moralement et financièrement, sauf les infirmiers. Ils ont banalisé notre travail et nos efforts”, déplore Fatima-Zahra Belline, membre du mouvement des infirmiers et techniciens de santé, interrogée par nos confrères de Hespress.
Le contexte : Le ministère de Khalid Aït Taleb a signé, le 24 février, un accord avec les syndicats les plus représentatifs du secteur. Selon cet accord, rejeté et non signé par le syndicat des infirmiers, les médecins, pharmaciens et dentistes percevront des salaires selon l’indice 509 avec toutes ses indemnités, leur permettant d’avoir un salaire minimum variant entre 11.000 et 12.000 dirhams au lieu de 8000. De plus, les cadres administratifs et les techniciens de santé ont bénéficié d’une hausse de la prime de risque de 1000 à 1400 dirhams. Quant aux infirmiers, l’accord ne leur octroie que l’ancienneté. Ils se voient donc marginalisés.
Ce qui a été dit sur le sujet : Pour l’heure, le ministère de la Santé ne s’est pas exprimé publiquement sur cette annonce. Cependant, ledit accord indique que de futurs pourparlers entre l’Exécutif et les syndicats du secteur auront lieu ultérieurement.
Pourquoi cela compte : Le corps paramédical exerçant dans le public est la catégorie dominante du personnel du secteur sanitaire au Maroc. En 2020, il représentait plus de 33.000 personnes, dont plus de 15.000 infirmiers polyvalents.
Pour en savoir plus : Le gouvernement Akhannouch s’est dit réjoui de son premier accord avec les professionnels de santé et désire à présent conclure des accords avec les centrales syndicales.