Enseignement : Chakib Benmoussa entame un deuxième round de dialogue avec les syndicats

En guise de “premier contact”, Chakib Benmoussa avait reçu à la mi-octobre en audience individuelle, pour trois quarts d’heure chacun, cinq leaders des syndicats les plus représentatifs de l’enseignement. Une nouvelle rencontre, plus large, est prévue entre le ministre de l’Éducation, du Préscolaire et des Sports et les différents acteurs pour un dialogue social qui s’annonce déjà très revendicatif.

Chakib Benmoussa, en mai 2021 à Rabat. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

La rencontre devrait permettre d’entrer dans le fond de la vingtaine de dossiers que les syndicalistes ont déposés, le 15 octobre dernier, sur la table de Chakib Benmoussa. Ce mardi 16 novembre, le ministre de l’Éducation, du Préscolaire et des Sports va à nouveau rencontrer les acteurs du secteur dans le cadre d’un dialogue ouvert à son initiative.

Elle permettra de prolonger le dialogue social entre le ministère et tous les acteurs des secteurs de l’Éducation nationale. La rencontre d’octobre a été une première prise de contact ; celle (de ce mardi 16 novembre 2021, ndlr) doit permettre de mieux aborder les dossiers et avancer dans ce dialogue”, résume une source au sein du ministère interrogée par TelQuel.

“Un ministre ouvert au dialogue”

À peine son costume de ministre enfilé, Chakib Benmoussa avait lancé, le 15 octobre dernier, une série de rencontres avec les syndicats de l’enseignement. Tour à tour, le ministre a eu un tête-à-tête de 45 minutes avec les secrétaires généraux du Syndicat national de l’enseignement (SNE/CDT), de l’Union marocaine du travail (UMT), de la Fédération nationale de l’enseignement (FNE), de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), et de la Fédération démocratique du travail (FDT).

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Les syndicalistes avaient alors indiqué avoir “pris acte” de la volonté d’un “ministre ouvert au dialogue” de tâter le pouls d’un front social très attentiste sur la réforme annoncée de leur secteur. Néanmoins, les leaders syndicaux avaient déposé un cahier de pas moins de 25 revendications.

Outre les “dossiers traînés” par son prédécesseur Saaid Amzazi, sur les avancements dans les corps de l’enseignement, il s’agit entre autres de la généralisation de la gratuité de l’éducation, de la réforme du préscolaire, de l’équilibrage entre le public et le privé et de l’amélioration des conditions sociales (embauche, retraite) dans le secteur.

Encore du chemin

“Rien n’est encore clair, car il y a un déficit de partage de l’information et une urgence à accélérer les consultations sur la situation de l’éducation nationale au Maroc”, confiait un syndicaliste au sortir de son entrevue avec Chakib Benmoussa, le 15 octobre dernier, lorsque nous l’interrogions sur ses premières impressions au sujet de la stratégie déployée par le ministre sur la réforme de l’Éducation. Notre interlocuteur estimait que ce dernier devait d’abord s’attaquer aux dossiers urgents pour calmer le front social avant de mener ce dialogue sectoriel.

Une marche contrariée des enseignants contractuels en avril 2021, à Rabat.Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Second round d’échanges, la rencontre de ce mardi 16 novembre devrait donc permettre au ministre de présenter en détail sa réforme. Elle permettra également au ministre d’imprimer sa marque et de dévoiler une partie de sa stratégie pour négocier avec les acteurs. Côté syndicats, on devrait pouvoir pousser certains dossiers tels que la situation des différents corps de l’enseignement au niveau de leur promotion, de la redéfinition de leur statut, de leur formation…

La rencontre intervient alors que la Coordination nationale des enseignants contractuels envisage, le même jour, l’organisation d’un sit-in à Casablanca pour réclamer leur intégration à la fonction publique. Ce nouveau mouvement d’humeur devrait compléter les trois jours de grève nationale observés par ces contractuels à partir du 10 novembre. Leur dossier devrait planer sur la rencontre, d’autant plus que Benmoussa a maintenu ce système de recrutement lors de la présentation du budget de son département.