AG de l’ONU : Nasser Bourita appelle l’Algérie à “assumer son entière responsabilité” dans le dossier du Sahara

Le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita s’est exprimé le 27 septembre lors de l’Assemblée générale de l’ONU via une vidéo pré-enregistrée, dans laquelle il tient l’Algérie responsable de la création et du maintien du conflit au Sahara.

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Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, lors d'une visioconférence, en juin 2020. Crédit: Ministère des Affaires étrangères

Le chef de la diplomatie marocaine, qui s’est exprimé dans une vidéo pré-enregistrée diffusée lors de la 76e Assemblée générale de l’ONU, a d’abord tenu à souligner “la participation massive de la population du Sahara marocain aux élections du 8 septembre”.

L’opération de vote dans cette région confirme “que les populations dans les provinces du sud (…) participent pleinement au développement socio-économique de la région, ainsi qu’à la vie politique”, a-t-il ajouté, rappelant que le taux de participation dans les provinces du sud, le plus élevé au niveau national, a atteint les 63 %.

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Par la même occasion, le ministre a exprimé la disposition du Maroc à continuer de coopérer avec l’ONU dans le cadre des efforts déployés par son secrétaire général “pour parvenir à une solution politique réaliste, pragmatique et durable, basée sur le compromis, dans le plein respect de la souveraineté du Maroc et de son intégrité territoriale”.

“L’initiative d’autonomie présentée par le Maroc en 2007 demeure l’unique voie vers une solution politique et définitive à ce différend régional artificiel”

Nasser Bourita

“Cette solution ne peut être trouvée que si l’Algérie assume son entière responsabilité dans le processus politique des Tables rondes (organisées à Genève, ndlr), à la mesure de sa responsabilité dans la création et le maintien de ce conflit”, a-t-il insisté, affirmant que “l’initiative d’autonomie présentée par le Maroc en 2007 demeure l’unique voie vers une solution politique et définitive à ce différend régional artificiel”.

Nasser Bourita a, de même, fait part de la préoccupation du Maroc quant à “la situation humanitaire tragique des populations des camps de Tindouf, où le pays hôte, l’Algérie, a cédé ses responsabilités à un groupe armé séparatiste, en violation flagrante des principes du droit international humanitaire”.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères algérien, Ramtane Lamamra, a assuré lors de son intervention à l’ONU que l’Algérie, “pays pivot”, ne cherchait qu’à œuvrer “pour la paix et la coopération” dans la région.

Relations diplomatiques suspendues

Fin août, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, en raison “d’actions hostiles” du royaume, une décision “complètement injustifiée” et regrettée par Rabat. Le 22 septembre, Alger a enfoncé le clou en décrétant la fermeture “immédiate” de son espace aérien à tous les avions marocains.

Les négociations sous l’égide de l’ONU entre le Maroc et le Polisario, auxquelles participent l’Algérie et la Mauritanie, sont interrompues depuis le printemps 2019 et la démission de l’émissaire de l’ONU chargé du dossier, l’ex-président allemand Horst Köhler.

Après une douzaine de personnalités approchées pour prendre le relais, le Maroc a fini par accepter à la mi-septembre, sous pression américaine selon plusieurs diplomates, la nomination du diplomate italo-suédois Staffan de Mistura comme nouvel émissaire de l’ONU. Sa désignation n’est cependant toujours pas intervenue officiellement. 

(avec MAP et AFP)