L’ambassadeur du royaume accrédité auprès de l’ONU, Omar Hilale, a expliqué, ce week-end, que le dossier du Sahara “est réglé et définitivement clos”. “N’en déplaise à l’Algérie, le Sahara marocain a été totalement décolonisé”, a-t-il répondu à “la lecture lacunaire et sélective de l’histoire du Sahara marocain”, exprimée en amont par son homologue algérien à l’ONU, Sofiane Mimouni, à l’occasion d’un séminaire du Comité spécial “C-24” qui s’est tenu dans la paroisse de St-John, en Dominique.
Ce comité spécial est chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. Le Sahara est l’un des dix-sept territoires considérés comme “non autonomes” à entrer sous la compétence des Vingt-quatre.
Pour Omar Hilale, “la population [du Sahara] vit paisiblement dans ces provinces marocaines et elle jouit pleinement de l’ensemble de ses droits, comme l’a affirmé madame Ghalla Bahiya, vice-présidente de la région de Dakhla-Oued Eddahab, qui a participé au séminaire, sur invitation de la Présidente du C24, en tant que représentante démocratiquement élue de la région du Sahara marocain [en 2015]”.
L’Algérie en ligne de mire
Cette sortie fait suite à une nouvelle passe d’armes verbales entre les deux représentants permanents onusiens des deux pays maghrébins. Plus tôt, Sofiane Mimouni avait dénoncé de “graves violations” qu’aurait commises “l’occupant” marocain contre le peuple sahraoui. Le représentant marocain avait rétorqué en arguant la présence et l’enrôlement “militaire” d’enfants dans les camps de Tindouf.
“L’Algérie qui se proclame juste observateur de la question du Sahara, abrite des camps d’entraînement et d’enrôlement forcé des enfants d’à peine 10 ans”, a-t-il poursuivi, montrant à l’audience plusieurs clichés de parades militaires de mineurs.
“Il y a un processus politique dans lequel le Maroc s’est engagé. L’Algérie y est partie prenante, n’en déplaise à son Représentant permanent, qui est intervenu avant moi”
“Il y a un processus politique dans lequel le Maroc s’est engagé. L’Algérie y est partie prenante, n’en déplaise à son Représentant permanent, qui est intervenu avant moi”, a rétorqué, à nouveau, le diplomate marocain, interpellant directement l’ambassadeur algérien : “Pourquoi le ministre algérien Ramtane Lamamra est venu s’asseoir avec nous et l’Envoyé personnel (du SG de l’ONU, ndlr) à la dernière table ronde de Genève ? Pourquoi les résolutions du Conseil de sécurité citent cinq fois nommément l’Algérie ? Ce n’est pas parce que son pays est un simple observateur, comme tente de nous le faire croire le représentant de l’Algérie, mais parce que son pays est bel et bien partie prenante principale à ce différend régional”.
Omar Hilale a également réaffirmé que l’option du référendum organisé au Sahara est “devenu bel et bien obsolète”, tant “toutes les résolutions du Conseil de sécurité, depuis vingt et un ans, n’évoquent plus, de quelque manière que ce soit, le référendum”. Pour lui, il “n’y a point de solution en dehors de l’autonomie sous la souveraineté marocaine”.
Ce vendredi 27 août, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a annoncé la nomination du Russe Alexander Ivanko en tant que son Représentant spécial pour le Sahara et chef de la Minurso. Il succède au Canadien Colin Stewart.
(avec MAP)