Entrée en Espagne du chef du Polisario : l’ex-ministre des Affaires étrangères entendue par un juge en octobre

L’ex-ministre espagnole des Affaires étrangères sera entendue le 4 octobre par un juge dans le cadre de l’enquête sur les conditions de l’accueil en avril dans le pays du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario pour y être soigné du Covid-19, a indiqué la justice ce 27 septembre.

Par

L'ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, en octobre 2020. Crédit: Andre Pain / POOL / AFP

Arancha Gonzalez Laya sera auditionnée à 13 heures le 4 octobre prochain par un juge d’instruction du tribunal de Saragosse, ville où avait atterri Brahim Ghali, le leader du Front Polisario, lors de son arrivée en Espagne en avril, a précisé le tribunal régional d’Aragon.

D’autres responsables politiques ou institutionnels seront également entendus, comme l’ex-secrétaire générale technique du ministère des Affaires étrangères, la directrice de cabinet du ministre de l’Intérieur ou encore la directrice de la “Fabrique nationale de la monnaie et du timbre”, une structure chargée de fabriquer les passeports.

L’enquête doit permettre de “vérifier les circonstances de l’entrée en Espagne de Brahim Ghali”, avait expliqué le tribunal la semaine passée. 

Selon les médias, la justice cherche à savoir pourquoi Brahim Ghali a été exempté de contrôle de passeport lors de son arrivée. Arancha Gonzalez Laya, personnage clé de la crise puisqu’elle était à l’époque la cheffe de la diplomatie espagnole, a depuis quitté le gouvernement de Pedro Sánchez en juillet après un remaniement.

Le chef du Polisario était arrivé le 18 avril dans le plus grand secret à bord d’un avion médicalisé de la présidence algérienne, soutien du mouvement sahraoui, et muni d’un “passeport diplomatique”, selon le quotidien El País. Il avait ensuite été admis dans un état critique à l’hôpital de Logroño (nord).

Une fois révélée, sa présence en Espagne avait déclenché une crise diplomatique majeure entre Madrid et Rabat, qui avait eu pour point culminant l’arrivée mi-mai de plus de 10.000 migrants dans l’enclave espagnole de Sebta, à la faveur d’un relâchement des contrôles par les autorités marocaines.

à lire aussi

Le royaume avait exprimé son “exaspération” et réclamé une enquête “transparente” sur l’entrée “frauduleuse” de Brahim Ghali en Espagne, en affirmant que le chef du Polisario avait voyagé “avec des documents falsifiés et une identité usurpée”.

Madrid avait rétorqué, lors du départ de Brahim Ghali vers l’Algérie début juin après son hospitalisation, que le chef du Polisario “disposait de papiers d’identité à son nom avec lesquels il était entré en Espagne”.