La présence en Espagne de Brahim Ghali, ennemi juré de Rabat, avait déclenché une crise diplomatique majeure entre l’Espagne et le Maroc.
Un juge d’instruction du tribunal de Saragosse (nord-est), ville où avait atterri M. Ghali, « a décidé de convoquer l’ex-ministre des Affaires étrangères Arancha González Laya pour l’auditionner dans le cadre de l’enquête judiciaire sur ‘l’affaire Ghali' », a indiqué dans un communiqué le tribunal régional d’Aragon (nord-est).
« Cette enquête a été ouverte en raison de la possible commission d’un délit de prévarication » et a pour but de « vérifier les circonstances de l’entrée en Espagne de Brahim Ghali », a ajouté le tribunal.
Selon les médias, la justice cherche à savoir pourquoi M. Ghali a été exempté de contrôle de son passeport lors de son arrivée.
Aucune date n’a été fixée pour le moment pour l’audition de l’ex-ministre, qui a quitté le gouvernement de Pedro Sanchez en juillet après un remaniement.
Le chef du Polisario était arrivé le 18 avril dans le plus grand secret à bord d’un avion médicalisé de la présidence algérienne, soutien du mouvement sahraoui, et muni d’un « passeport diplomatique », selon le quotidien El País. Il avait ensuite été admis dans un état critique à l’hôpital de Logroño (nord).
Une fois révélée, sa présence en Espagne avait déclenché une crise diplomatique majeure entre Madrid et Rabat, qui avait eu pour point culminant l’arrivée mi-mai de plus de 10.000 migrants dans l’enclave espagnole de Sebta, à la faveur d’un relâchement des contrôles par les autorités marocaines.
Rabat avait exprimé son « exaspération » et réclamé une enquête « transparente » sur l’entrée « frauduleuse » de M. Ghali en Espagne, en affirmant que le chef du Polisario avait voyagé « avec des documents falsifiés et une identité usurpée ».
Madrid avait rétorqué, lors du départ de M. Ghali vers l’Algérie début juin après son hospitalisation, que le chef du Polisario « disposait de papiers d’identité à son nom avec lesquels il était entré en Espagne ».