La semaine dernière, le Maroc annonçait son projet de fabrication de vaccins, à 500 millions de dollars, pour propulser le royaume comme “champion continental” d’ici trois ans. Le 9 juillet, c’est au tour du Sénégal de communiquer son entrée dans le marché de production des vaccins.
Un projet de 200 millions d’euros, mis en œuvre par l’Institut Pasteur de Dakar, plusieurs institutions et pays européens, et les Etats-Unis. L’usine sénégalaise devrait produire chaque année 300 millions de doses de vaccins contre le Covid-19, à partir de la fin 2022.
Pour Abdou Khadre Lo, directeur du cabinet de conseil qui s’occupe de la communication de l’Institut Pasteur de Dakar interrogé par TelQuel, “il ne s’agit pas d’une course au vaccin puisqu’il n’est question que de production et non de recherche et développement”, tient-il à souligner.
“Stimuler la fabrication locale”
Un bien commun donc, à distribuer parmi les quelque 1,2 milliard d’habitants du continent. Le but de cette usine, qui sera installée à Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de la capitale sénégalaise Dakar, est d’approvisionner le continent en vaccins.
“Stimuler la fabrication locale de vaccins, de médicaments et de technologies de la santé est l’une des principales leçons de la pandémie”, a déclaré la Commissaire européenne chargée des partenariats internationaux, Jutta Urpilainen. Un défi au goût du jour en période de Covid-19 où l’Afrique ne produit que 1% des vaccins et compte sur le programme Covax pour recevoir des nouvelles doses, qui tardent toujours à venir.
“Le continent a une chance réaliste de mettre en place ses propres installations de production”
Le projet est salué par les pays européens, notamment l’Allemagne, qui contribue à hauteur de 20 millions d’euros : “Aujourd’hui, pour la première fois, le continent a une chance réaliste de mettre en place ses propres installations de production”, a déclaré Gerd Müller, le ministre allemand du Développement.
Le Sénégal, à la pointe de la production des vaccins
Contrairement à ses autres voisins africains, qui se lancent pour le moment dans la production d’un ou deux vaccins anti-Covid (Sinopharm au Maroc, Sinovac en Egypte et les vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna en Afrique du Sud), le Sénégal compte, quant à lui, obtenir plusieurs licences “pour produire tous les vaccins présents sur le marché”, assure Abdou Khadre Lo.
Un projet ambitieux tout à fait réalisable, selon le consultant sénégalais : “le Sénégal est à la pointe de la production de vaccins et c’est le premier producteur de vaccins contre la fièvre jaune”, expose Abdou Khadre Lo. “Nous avons déjà la technologie et les connaissances, il ne manquait plus que des moyens pour se lancer dans la production de vaccins anti-Covid-19”, ajoute-t-il.