Comme pour la préparation de chaque marche ou sit-in à Rabat, les autorités prennent les devants en interdisant toute manifestation au sein de la capitale. Le Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) qui coordonne les actions des médecins, chirurgiens, dentistes (on parle même de pharmaciens) en a fait les frais : sa marche et son sit-in ont été interdits malgré le dépôt d’une demande d’autorisation. El Mountadar Alaoui, le président du SIMSP, est loin d’être découragé.
“On va se contenter de la grève de 48 heures, les 25 et 26 mai 2021, pour la commémoration du sit-in que nous avions organisé il y a dix ans, le 25 mai 2011. Pour le sit-in et la marche à Rabat, ils ont été reportés. Nous avons demandé l’autorisation aux autorités et on attend. On se contente de garder le minimum de service avec les deux exceptions habituelles : les services de réanimation et d’urgence continueront de fonctionner normalement”, explique El Mountadar Alaoui.
Les raisons de la colère
Sur les raisons de la grève, les revendications restent les mêmes : “Cela fait au moins dix ans qu’on milite pour la même cause. On veut que notre dossier revendicatif soit reconnu. On demande l’octroi de l’indice 509 avec toutes ses indemnités.” Vieille doléance des médecins, l’indice 509 est une sorte de barème qui entre, avec d’autres paramètres, dans le calcul des salaires des fonctionnaires. S’il est appliqué, il pourrait considérablement augmenter le salaire mensuel des médecins.
Les revendications ne s’arrêtent pas là. “En plus de cela, nous demandons l’équivalence de notre doctorat en médecine avec le doctorat national, chose qui n’est pas faite. Pour l’heure, nous sommes sur un pied d’égalité avec les titulaires de masters, ce qui est inacceptable”, poursuit El Mountadar Alaoui.
“Depuis plus d’un an, nous sommes au front contre le Covid-19. (…) Nous travaillons volontairement un sixième jour de la semaine, gratuitement”
“Depuis plus d’un an, nous sommes au front contre le Covid-19. Et avec la campagne de vaccination, nous travaillons volontairement un sixième jour de la semaine, gratuitement. Mais notre dossier revendicatif est toujours là, chose inacceptable. Donc il faut qu’on milite, qu’on fasse réentendre nos doléances. Mais le gouvernement est dans le silence”, déplore le président du SIMSP.
Pourtant, les choses semblent parfois aller dans le bon sens : “En août 2020, il y a eu un accord entre le SIMSP et le ministre de la Santé. Et Khalid Aït Taleb a reconnu notre droit à l’indice 509, rappelle-t-il. L’accord est bien sur papier, mais pour son application, il est prisonnier du ministère des Finances, comme nos accords passés avec les ministres précédents.”