Fouad Bellamine est un personnage complexe. L’enfant qui remue encore en lui prend parfois le dessus sur l’adulte. Il faut savoir avoir raison de son impatience, de son caractère inquiet et tempétueux, parfois vitupérant et véhément, interroger ses moments de silence et ses longues méditations où la peinture est dans les plis.” Entre “désespoir et amour de soi”, c’est cette intranquillité qu’elle décèle dans l’artiste qui intéresse la portraitiste Latifa Serghini. Après une trilogie narrative consacrée aux peintres Ahmed Yacoubi, Mohamed Hamri et Jilali Gharbaoui, dont elle racontait le destin romanesque, elle choisit le genre du grand entretien pour poursuivre son investigation du monde artistique marocain. Elle raconte les longs moments à le regarder travailler, à l’écouter se taire, pour comprendre comment il se met “en état de peinture”, quand il reprend, quand il estime que l’œuvre, accidents inclus, est achevée. Elle…