Une “charte des principes” pour l’islam en France

Le Conseil français du culte musulman a formellement approuvé le 17 janvier une “charte des principes” de l’islam de France, qui doit donner le coup d’envoi d’une vaste restructuration de la deuxième religion du pays.

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La Grande mosquée de Paris. Crédit: Bertrand Guay / AFP

Après plusieurs semaines de crise interne, les dirigeants du Conseil français du culte musulman (CFCM) ont annoncé samedi 16 janvier un accord à l’arraché sur une “charte de principes”. Le texte affirme la “compatibilité” de la foi musulmane avec “la laïcité”, “l’égalité homme-femme” et rejette “l’instrumentalisation de l’islam à des fins politiques”.

Cette réaffirmation des principes républicains avait été réclamée par le président Emmanuel Macron dans le cadre de son offensive contre le séparatisme et l’islam radical, qui a depuis été formalisée dans un projet de loi dont l’examen commence ce 18 janvier au Parlement.

Macron avait accentué sa pression sur les représentants musulmans après les attentats djihadistes contre l’enseignant Samuel Paty mi-octobre et dans la basilique de Nice deux semaines plus tard.

Égalité devant la loi

Le président français recevra ce lundi les dirigeants du CFCM. Selon un communiqué du CFCM publié dimanche soir, la charte, dont le contenu n’a pas été rendu public, pose notamment que “le principe d’égalité devant la loi oblige tout citoyen dont le musulman de France à inscrire son vécu dans le cadre des lois de la République garantes de l’unité et la cohésion de notre pays”.

Elle fait également référence aux actes hostiles visant les musulmans en France, imputés à “une minorité extrémiste qui ne saurait être confondue ni avec l’État ni avec le peuple français”.

Alors ambassadeur du Maroc en France, Chakib Benmoussa rompt le jeûne du ramadan avec le président français Emmanuel Macron, lors d’un ftour organisé par le Conseil français du culte musulman, à Paris, en 2017.Crédit: Benjamin Cremel / AFP

Vers la création d’un Conseil national des imams

Son adoption ouvre désormais la voie à la création d’un Conseil national des imams (CNI), qui sera chargé de “labelliser” les imams exerçant en France. À ce propos, la charte s’élève contre “l’ingérence” des États étrangers dans l’exercice du culte musulman, également dans le collimateur des autorités et du projet de loi contre le séparatisme. Une de ses dispositions prévoit ainsi d’encadrer plus strictement les dons étrangers de plus de 10.000 euros.

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Le chef de l’État avait, de son côté, déclaré qu’il entendait mettre fin, d’ici quatre ans, à la présence en France des 300 imams étrangers “détachés” par la Turquie, le Maroc et l’Algérie.