Cette proposition formelle décrit l’ensemble des éléments du projet industriel, du projet social et des conditions financières que Veolia proposera lors du dépôt effectif de l’offre”, indique Veolia dans un communiqué.
Veolia avait acquis l’an dernier 29,9 % de Suez auprès du groupe Engie et entend lancer une OPA sur les 70,1 % du capital qui ne sont pas en sa possession. Ce projet est jugé hostile par Suez et le dossier s’est largement déplacé sur le terrain judiciaire ces derniers mois. Veolia estime toutefois que sa démarche annoncée jeudi constitue “une nouvelle étape dans le projet de rapprochement”. Le groupe dit souhaiter “que cette nouvelle démarche permette à l’ensemble des actionnaires de Suez de prendre connaissance des modalités de la proposition d’offre de Veolia sur laquelle ils auront à se prononcer”.
“Nous franchissons aujourd’hui une nouvelle étape, qui nous rapproche encore de la réalisation de notre projet”, a ainsi jugé le PDG de Veolia, Antoine Frérot, cité dans le communiqué. “Cette étape était attendue : elle permet notamment aux actionnaires de Suez de prendre connaissance officiellement de l’ensemble des modalités de notre proposition d’offre et de se faire un avis sur son sens industriel, social et financier”, a-t-il ajouté. La lettre de 6 pages adressée à Suez jeudi, publiée par Veolia, reprend les promesses du groupe sur les plans industriel et social. Elle défend également une offre à 18 euros par action, un prix “extrêmement attractif”.
Antoine Frérot cite aussi des “points ouverts pour une discussion”, sur plusieurs sujets, dont la question épineuse du devenir de l’activité Suez Eau France, que Veolia entend céder au fonds Meridiam. Le dirigeant imagine ainsi que cet ensemble pourrait avoir une “composante internationale” avec par exemple une présence dans “deux ou trois pays”. Alors que la direction Suez travaille à un autre projet pour échapper à son concurrent, Antoine Frérot a demandé lors d’une conférence de presse que cette éventuelle offre alternative soit “ou détaillée ou infirmée”.
“Il est temps que les masques tombent et que les intentions se dévoilent. Nos cartes sont sur la table, qu’il en soit désormais de même pour tous”, a-t-il déclaré. “L’unique obstacle à la réalisation de l’offre de Veolia c’est l’attitude de ce conseil d’administration de Suez, qui joue contre les intérêts de ses propres actionnaires”, a encore affirmé M. Frérot. De son côté, l’intersyndicale de Suez s’est de nouveau opposée jeudi au projet de Veolia : “La création du champion mondial de la transition écologique n’est pas un projet industriel !!”
“C’est seulement un slogan creux, démagogique pensé dans le confort feutré des agences de communication de la place de Paris avec la complicité active de banques d’affaires, qui n’a qu’un objectif : masquer la destruction de son principal concurrent au prix d’une casse sociale inévitable”, estiment les syndicats dans un communiqué.