Le régulateur chinois donne son feu vert pour l’utilisation du vaccin de Sinopharm

Le vaccin développé par le laboratoire chinois Sinopharm CNBG vient de recevoir l’aval du régulateur chinois, informe le quotidien chinois Global Times. Un feu vert qui pourrait déclencher dans la foulée celui de la Direction du médicament et de la pharmacie du ministère de la Santé pour lancer la campagne de vaccination au Maroc.

Par

AFP

C’est le feu vert attendu côté chinois pour autoriser la campagne de vaccination dans le royaume. Mercredi 23 décembre, le régulateur chinois des médicaments, la NMPA (National medical products administration) a autorisé la mise sur le marché du vaccin développé par Sinopharm, pour lequel le Maroc a pris part à des essais cliniques dès fin septembre dernier.

L’approbation “conditionnelle” à une utilisation d’urgence devrait être accordée au 1er janvier 2021, révèle le quotidien chinois Global Times à l’origine de l’information. “Il pourrait y avoir un déploiement conditionnel du vaccin anti-Covid-19 vers le 1er janvier 2021 d’après les données cliniques de phase III”, étaye Tao Lina, un expert en vaccins basé à Shanghai et ancien employé de la prévention et du contrôle des maladies à Shanghai, contacté par le média chinois.

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Résultats croisés et attendus

Le laboratoire pharmaceutique, engagé dans la course au vaccin, avait soumis sa demande d’approbation le 25 novembre à la NMPA, anciennement appelée China food and drug administration. Sinopharm avait ainsi étayé sa demande avec les différents résultats d’essais cliniques qui ont été menés dans une dizaine de pays dont le Maroc, l’Argentine, le Pérou, Bahreïn ou encore les Émirats arabes unis. Ces derniers notamment ont été les premiers, le 9 décembre, à annoncer un taux d’efficacité du vaccin estimé à 86 % dans une “analyse intermédiaire”. Toutefois, les résultats ne sont que parcellaires et s’incorporent dans un ensemble de paramètres issus des résultats des différents essais cliniques.

“Une fois le produit enregistré par la Chine, nous serons en mesure de l’enregistrer nous-mêmes au Maroc”

Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé

Le Maroc, lui, avait opté avec son partenaire chinois pour une étude dite “bridge”. Celle-ci a principalement ciblé les paramètres d’innocuité et d’immunogénicité, comme nous le révélait le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb. “Nos données doivent être lues avec l’ensemble des autres résultats, avait-il expliqué au cours d’un entretien exclusif accordé à TelQuel. C’est le travail qui est en train d’être fait aujourd’hui en Chine, pour pouvoir enregistrer le produit définitivement. Une fois enregistré par la Chine, nous serons en mesure de l’enregistrer nous-mêmes au Maroc.”

Dix millions de doses

D’après le Global Times, Sinopharm “publiera ses données cliniques issues de la phase III” dans des revues universitaires. L’aval désormais attendu pour le 1er janvier 2021 du côté de la Chine, le Maroc sera en mesure d’autoriser lui-même “l’utilisation d’urgence” du vaccin, une fois que la Direction du médicament et de la pharmacie (DMP) au sein du ministère de la Santé aura donné son feu vert après la validation par une commission scientifique.

Plus de dix millions de doses, permettant de vacciner cinq millions de patients, sont attendues pour la première vague de livraison du producteur chinois. En parallèle, d’après Khalid Aït Taleb, sept autres millions de doses devraient également être fournies prochainement par le laboratoire AstraZeneca, qui vient de soumettre les données de son vaccin développé au Royaume-Uni au régulateur britannique pour approbation.

“Les actions de Sinopharm ont bondi de 9 % après la nouvelle”

Global Times

Les actions de Sinopharm ont bondi de 9 % après la nouvelle”, souligne le Global Times, ajoutant que “les actions liées au transport de la chaîne du froid pour les vaccins ont également enregistré des gains”. La Chine n’a cependant pas attendu l’aval de la NMPA pour commencer à vacciner sa population avec le vaccin Sinopharm. Dans de nombreuses régions, le produit a été injecté à différents groupes de populations en première ligne.