Dans l’imaginaire religieux musulman, les prophètes sont d’abord des faiseurs de miracles. Ces hommes, au physique ordinaire et aux origines sociales souvent modestes, ne peuvent accéder au statut de messagers de Dieu et de guides spirituels s’ils n’accomplissent pas de faits surnaturels, d’actions que seuls des individus élus par la volonté divine sont capables de produire. Selon cet imaginaire, partagé avec d’autres religions monothéistes, Abraham a affronté les flammes d’un bûcher et le supplice du feu infligé par un roi injuste et arrogant, Moïse s’est frayé un chemin dans la mer pour échapper à ses ennemis et Jésus est né d’une Immaculée Conception et a guéri des lépreux et des aveugles. Mais pour Mohammed, le prophète de l’islam, le miracle qu’on lui attribue est tout autre. Il n’est ni surnaturel, ni d’ordre magique. Il s’agit d’un livre : le Coran.