Fondé par le photographe Daniel Aron et sa compagne Françoise, ce lieu se donne pour ambition d’être une plateforme de l’art photographique marocain. “Ce projet est né en 2018 d’un constat : il n’existe pas une fondation dédiée à la promotion de la photographie contemporaine marocaine. On souhaite donc contribuer à donner de l’élan aux jeunes photographes marocains, mais aussi pousser les collectionneurs marocains à s’intéresser à cet art souvent relégué au second plan”, nous explique Daniel Aron, l’instigateur du projet. Ce photographe partage sa vie entre Paris et Tanger depuis 25 ans.
En plus des expositions temporaires, la fondation tangéroise — située au quartier Sidi Masmoudi — compte organiser des rencontres autour de la photographie, “en collaboration avec d’autres institutions, centres culturels, musées et galeries”, peut-on lire dans le document de présentation du lieu. Aussi, la fondation pour la photographie disposera d’un laboratoire noir et blanc, ouvert “sous conditions et examen de dossiers” aux photographes désireux d’y effectuer leurs tirages.
Daniel Aron nous confie que l’institution envisage de constituer deux fonds, l’un dédié à la photographie contemporaine marocaine et l’autre aux archives photographiques des XIXe et XXe siècles du nord du Maroc. Il souhaite également créer une association, pour gérer la fondation, et mettre en place à l’horizion 2020 un prix récompensant les travaux de photographes inspirés par Tanger et le Maroc.
La fondation ouvre ses portes avec l’exposition Nouvelles Écritures qui regroupe sept jeunes photographes marocains. Il s’agit de : Zakaria Aït Wakrim, Céline Croze, Hicham Gardaf, M’hammed Kilito, Seif Kousmate, Mehdy Mariouch et Fatimazohra Serri.
Le commissariat de cette exposition inaugurale a été confié à Marie Moignard, journaliste pour le magazine Diptyk, et spécialiste de la photographie marocaine. “Écrire, c’est prendre un risque. Les sept photographes de ‘Nouvelles Écritures’ se sont chacun engagés sur un chemin d’expression plus ou moins périlleux : informer, révéler, dénoncer, inventer, raconter (…) Basés au Maroc ou à l’étranger, choisissant de photographier leur pays, à la lisière ou au-delà de ses frontières, ils portent tous un regard engagé”, écrit la curatrice dans sa note d’intention. Elle conclut en disant : “ces images, il nous appartient à présent de les lire, de percevoir ce qu’elles disent du Maroc d’aujourd’hui, de cette jeunesse qui se documente elle-même, se transcende et s’exporte vers d’autres horizons”.