La situation est alarmante. Depuis quelques semaines, la rougeole, maladie virale hautement contagieuse, est en pleine recrudescence au Maroc. Si aucun bilan actualisé n’a été communiqué ces derniers jours par le ministère de la Santé, on sait que depuis septembre 2023, au moins 120 personnes, enfants et adultes, ont succombé à la maladie, avec plus de 6300 cas confirmés, et 25 000 suspectés.
Ces chiffres ont été donnés le 30 janvier dernier par le docteur Mohammed Youbi, directeur de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère, lors d’un webinaire organisé par l’Observatoire national des droits de l’enfant sur le sujet. Selon lui, toutes les tranches d’âges sont concernées, y compris les plus de 37 ans. La majorité des cas ont cependant entre 18 mois et 36 ans, et plus de la moitié des morts sont des enfants de moins de 5 ans.
L’épidémie s’est propagée jusque dans les prisons. Selon la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), qui communique régulièrement sur la situation épidémiologique, 122 cas de rougeole ont été recensés au 31 janvier dernier dans ses établissements, avec 105 personnes totalement rétablies.
Des débuts à Souss-Massa
Comment on est-on arrivés là ? Selon Mouad Merabet, coordinateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique au ministère de la Santé, joint par TelQuel, l’épidémie a commencé dans le centre du Maroc, dans la région de Souss-Massa. “La rougeole s’est propagée ensuite rapidement dans les régions limitrophes, notamment à Marrakech-Safi, puis à Guelmim-Oued Noun, avant de gagner la région de Béni Mellal-Khénifra et celle de Drâa-Tafilalet”, explique-t-il.