Le PAM s’enfonce un peu plus dans la crise. Présidé par le secrétaire général du parti Hakim Benchamach, le bureau fédéral a décidé le 11 juin d’expulser Samir Goudar, président du comité préparatoire du prochain congrès, et vice-président du bureau fédéral du parti. La décision est justifiée par “de graves erreurs qu’il a commises (…) en particulier son non-respect du règlement du parti et son insubordination par rapport aux décisions prises par les instances”.
D’après le communiqué du bureau fédéral diffusé au lendemain de la réunion, “appeler à la tenue d’une réunion du comité préparatoire à Agadir est considéré comme une violation flagrante des principes réglementaires du parti, d’autant plus que le dossier de ce comité est toujours entrain les mains du comité d’éthique et d’arbitrage”.
Samir Goudar, dont l’élection le 18 mai à la tête du comité préparatoire du prochain congrès du PAM est contestée par Hakim Benchamach, ne donne pas de crédit à cette décision. “Je ne suis pas concerné par les décisions prises par le secrétaire général du parti qui outrepasse ses prérogatives”, nous dit-il. “La présidente du Conseil national soutient le comité préparatoire qui va coûte que coûte tenir sa deuxième réunion”, poursuit Goudar. La réunion en question est prévue le 15 juin à Agadir.
Le bureau fédéral a aussi décidé d’expulser du PAM, le secrétaire général régional de Souss-Massa Mohamed Oudmine, récemment limogé par Hakim Benchamach. Le motif : “usurpation du statut de secrétaire général régional”. Ce cadre du parti avait également prévu d’organiser une rencontre le 15 juin à Agadir. Une initiative décrite comme “une violation flagrante de la décision du secrétaire général du parti du 23 mai, qui a déclaré vacants les postes de coordonnateurs régionaux en vertu de l’article 69 du règlement intérieur”, expliquait Benchamach, de plus en plus contesté, dans un communiqué diffusé le 10 juin. Le même jour, Mohamed Oudmine avait pu compter sur le soutien de six parlementaires de sa région. Dans une correspondance envoyée à Hakim Benchamach, ces députés et conseilleurs rejetaient “catégoriquement” son limogeage.
En réaction à ces récentes décisions, Fatima Zahra Mansouri, présidente du Conseil national du PAM, a publié un communiqué incendiaire, diffusé le 12 juin. Elle y refuse “catégoriquement l’adoption d’une politique de persécution et de limogeage d’un groupe de cadres du parti, en violation flagrante des fonctions du secrétaire général”. Elle refuse également que Benchamach “réduise le parti à son point de vue personnel et s’accroche à prendre des décisions qui n’entrent pas dans ses prérogatives”.
Fatima Zahra Mansouri affirme que le dossier du comité préparatoire du congrès “relève de la compétence exclusive du Conseil national”. La présidente du parlement du PAM s’est dite résolue à respecter “les résultats de la 24e session du Conseil national ainsi que le choix de membres du comité préparatoire du congrès”.
Dans son communiqué, l’ancienne maire de Marrakech déclare aussi que les décisions de Hakim Benchamach n’ont “aucune valeur légale”. Elle cite en exemple le limogeage de Mohamed Hammouti, président du bureau fédéral et des neuf secrétaires généraux régionaux, mais aussi l’expulsion du PAM de Samir Goudar et Mohamed Oudmine. “Les décisions du secrétaire général du parti sont caduques”, résume-t-elle.