Cela fait trois semaines que les passagers et touristes du monde entier qui transitent par les aéroports marocains vivent un véritable calvaire en raison d’une grève des bagagistes initiée le 15 avril. A l’origine du mouvement, un litige opposant la Royal Air Maroc (RAM) et son prestataire General Private Interim (GPI), société à laquelle a eu recours la filiale RAM Handling pour la gestion des bagages des passagers.
Contrat non respecté
Les deux parties s’accusent mutuellement de ne pas respecter les termes du contrat qui les lie. La RAM accuse GPI de ralentir le service volontairement et de retarder les vols. De son côté, GPI reproche à la compagnie aérienne de lui imposer un planning surchargé sans rémunération supplémentaire.
“C’est une grève non déclarée. Le conflit est situé au sein de la société GPI elle-même avec ses salariés. L’entreprise ne se charge que d’une certaine partie des activités de la filiale de la RAM, notamment des bagages”, nous explique une source proche du dossier.
Une grève de “zèle”?
Les deux parties ont convenu de s’asseoir à la table des négociations le 4 mai. La fin de la grève des bagagistes de GPI a même été annoncée dans la foulée. Pourtant, les problèmes concernant la gestion des bagages se posent toujours au niveau des aéroports du pays. Pour un interlocuteur au sein de l’Office national des aéroports (ONDA), il s’agit de “mini-actions de zèle de temps à autre”. Notre source assure qu’il y a “un dialogue social entre les différentes parties prenantes pour aboutir à une solution”, tout en reconnaissant ne pas avoir d’information concernant la signature d’un accord entre la RAM et son prestataire.
Les voyageurs excédés
Côté passagers, les contraintes sont loin d’être aussi légères qu’on tend à le faire croire du côté de l’ONDA. “Nous étions sur un vol de la RAM et nous avons embarqué à l’heure. Nous avons attendu une heure puis le commandant de bord nous a appris qu’il y avait une grève des bagagistes et que le retard était causé par l’absence de la totalité des bagages au niveau de la soute”, nous confie un voyageur. “Nous sommes restés trois heures à attendre sans avoir aucune explication. L’avion a atterri à 13h50 et nous avons réceptionné les bagages à 17h30. C’est scandaleux!”, s’exaspère un autre passager.