Le secrétaire général du PPS, Nabil Benabdallah, était ce mardi l’invité du Forum de la MAP. Quelques jours seulement après les condamnations de quatre journalistes à six moi de prison avec sursis pour avoir publié les extraits de débats d’une commission d’enquête parlementaire consacrée au déficit de la Caisse marocaine de retraites, le patron du PPS a longuement évoqué la question du Code de la presse.
Pour l’ancien ministre de la Communication et ancien porte-parole du gouvernement, “la loi sur la presse et l’édition actuellement en vigueur n’est pas au niveau du projet de texte juridique sur lequel nous nous sommes mis d’accord il y a 10 ans”. Lors de cette rencontre, placée sous le thème “le paritarisme comme philosophie de réforme dans les médias”, le secrétaire général du parti au livre a également déclaré que la mouture du Code de la presse qu’il a lui-même présentée il y a 10 ans était “très avancée”.
L’ancien ministre a relevé que son texte ne condamnait que quatre délits de presse par des peines de prison, contre 24 auparavant. Par ailleurs, c’est au juge qu’il revenait de décider si les auteurs du délit en question devaient être condamnés à de la prison ou à une amende. “Mais les professionnels ont refusé la proposition, ce qui nous a forcés à attendre 10 ans”, a déploré Benabdallah.
“Lorsque nous avons soumis ce projet au gouvernement, certains nous ont traités de fous. Les professionnels voulaient plus d’avantages. On leur a fait savoir que plusieurs parties voulaient qu’on abandonne définitivement le projet. C’est ce qui a été fait après l’arrivée du nouveau gouvernement”, a encore déclaré le chef du PPS.
L’ancien ministre de la Communication est aussi revenu sur les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca qui, selon lui, ont eu un impact sur la libéralisation du champ médiatique. “Alors que nos détracteurs voulaient qu’on abandonne la réforme, le roi Mohammed VI a tenu à poursuivre ces changements pour ne pas entraver la progression démocratique du pays”, se souvient-il.
Benabdallah a également indiqué que l’idée de créer un Conseil national de la presse, dont les premières élections ont eu lieu en juin dernier, remonte à l’époque où il était ministre de la Communication. Selon lui, les professionnels de la presse ont refusé une présence étatique au sein de cette instance qui devrait, selon lui, participer au développement de la presse.
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