Bien informés, les hommes sont des citoyens ; mal informés, ils deviennent des sujets”, disait l’économiste et sociologue français Alfred Sauvy. En août, quatre décisions majeures ont renvoyé les Marocains à leur statut de personnes auxquelles on ne daigne donner aucune explication : le timing de la grâce royale des détenus du Hirak, le projet de loi-surprise sur le rétablissement du service militaire et les limogeages inattendus du ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Boussaïd, et de la secrétaire d’Etat à l’eau Charafat Afilal. Ce qui fait dire à l’ancien ministre Hassan Chami : “Au Maroc, la notion de citoyenneté n’est pas celle qui a cours ailleurs. Nous ne sommes pas des citoyens à part entière, mais nous ne sommes pas que des sujets. On évolue entre les deux.” Une sacrée ambiguïté qui…