Du 28 au 29 août, le nombre de passagers au port de Tanger Med est passé quasiment du simple au double. Le raz de marée, atteignant jusqu’à 50.000 passagers, a provoqué une congestion sans précédent. Des scènes étonnantes, filmées et partagées sur la Toile, montrent des centaines de véhicules bloqués l’un derrière l’autre sur l’autoroute menant au port, formant un bouchon de plusieurs kilomètres.
Les autorités portuaires et douanières n’ont pas réussi à gérer et anticiper cet afflux massif et soudain. Pour enfin traverser le Détroit, les voyageurs ont dû parfois attendre plus de 10 heures. Certains y ont passé la nuit, d’après de nombreux témoignages.
« L’opération d’accueil des MRE, Marhaba, se poursuit pourtant jusqu’à la mi-septembre », nous déclare une source proche de l’administration des douanes marocaines. Les « autorités n’ont juste pas envisagé un tel afflux », poursuit notre interlocuteur. Interrogé par L’Economiste, Hassan Abkary, le directeur du port voyageur de Tanger Med, explique la situation par « la volonté d’une grande partie des MRE de retarder leurs vacances et rester jusqu’à la fin du mois d’août et la fête du mouton ».
Autre problématique, les billets « open », non confirmés. Selon Hassan Abkary, ces billets sans précision de date de retour se révèlent « un casse-tête » pour les autorités portuaires qui se retrouvent sans aucune possibilité d’anticiper la venue des voyageurs.
« Lenteur soudaine »
Si le port Tanger Med a souffert, il en est de même de l’autre côté du détroit, au port d’Algésiras. Dans un contexte de tensions frontalières, notamment sur la question de la fermeture des douanes de Beni Ansar, l’activité du port espagnol pourrait prêter à certaines interprétations. En effet, « des lenteurs ont été constatées », d’après notre source. Notre interlocuteur décrit « une pesanteur exceptionnelle, au vu de l’aptitude habituelle des autorités douanières espagnoles ». Impossible cependant de « déterminer si cette lenteur soudaine » est le fruit « d’une préméditation de la part des autorités espagnoles », la situation « étant elle-même exceptionnelle ».
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