Noureddine Ayouch lâché de toutes parts pour son colloque sur les libertés individuelles

Des refus d'accueillir l'évènement et des désistements de personnalités politiques en série. A quelques jours de sa date prévue, le colloque international sur les libertés individuelles organisé par Noureddine Ayouch perd ses soutiens.

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Noureddine Ayouche, publicitaire. Crédit: Yassine Toumi / TelQuel

Initialement prévu les 22 et 23 juin, un colloque international sur les libertés individuelles organisé par le Collectif Démocratie et Libertés (CDL) que préside Noureddine Ayouch, enchaine les déconvenues.

Le colloque doit se pencher sur le droit des minorités religieuses au Maroc, l’équité dans l’héritage et la liberté de disposer de son corps et de sa sexualité, notamment avec une présentation de l’expérience tunisienne en la matière.

Or, le 16 juin, la Fondation du roi Abdul-Aziz Al Saoud, habituée à abriter les manifestations du Collectif, a publié un communiqué dans lequel elle indique qu’elle «n’a pas autorisé» le CDL à organiser le colloque dans ses locaux.

« C’est leur droit. Ils nous ont donné leur accord au début, puis ils ont fait un communiqué comme ça. C’est leur droit puisque c’est une institution qui est indépendante. Seulement, j’aurais souhaité qu’ils répondent deux semaines avant ou trois semaines. Là, ils ont répondu cinq jours avant la tenue du congrès, ce n’est quand même pas très gentil », regrette le publicitaire Noureddine Ayouch, joint par TelQuel.

Selon lui, l’annulation est en lien avec la thématique du débat et la décision de ne pas accueillir le colloque revient à Ahmed Taoufiq, le ministre des Habous et directeur général de la Fondation. TelQuel n’est pas parvenu à joindre ce dernier.

Le 17 juin, Hespress affirmait que des salafistes avaient fait appel à leurs médias pour critiquer la Fondation et le ministre des Affaires islamiques, en accusant ce dernier de mener « une guerre contre l’identité du Royaume ». D’autres ont fustigé ce colloque, estimant qu’il constituait une « ingérence étrangère », comme le montre cette publication d’un internaute, relayée par Yabiladi.

Noureddine Ayouch assure toutefois que « son » colloque sera bel et bien organisé aux dates initialement fixées. Où ? « A l’hôtel Idou Anfa, comme précisé sur l’affiche du colloque », précise-t-il.

Or, selon un responsable de l’hôtel cité par Medias24, le colloque «n’aura pas lieu dans cet établissement» et le refus « a été notifié aux organisateurs». Une information, confirmée par TelQuel.

Désistements de politiques en série…

Le lieu où doit se tenir le colloque n’est pas le seul souci des organisateurs, alors que les désistements de personnalités censées intervenir s’enchainent.

Alors qu’il devait inaugurer le colloque, le ministre de la Justice Mohamed Aujjar, semble avoir changé d’avis. «Nous avons appris son désistement de sources externes. Il m’avait confirmé à moi sa présence à plusieurs reprises. Pour le moment, il ne m’a pas indiqué qu’il ne venait pas. Je ne prends pas son absence au sérieux, tant qu’il ne m’a pas appelé ou envoyé un courrier», précise Noureddine Ayouch.

Nabil Benabdallah, ex-ministre et secrétaire général du PPS, qui devait également inaugurer le colloque aux côtés du ministre de la Justice a bien confirmé son absence. « Il s’est désisté, lui aussi. Mais, par contre, il a confirmé qu’il ne venait pas en m’appelant», indique le président du CDL.

Outre le RNI et le PPS, d’autres partis politiques ont été invités pour prendre part au colloque, comme le PAM, l’Istiqlal, le MP…etc. « A part les gens du PSU (Parti socialiste unifié), tous ont décliné notre invitation», déplore Noureddine Ayouch.

Idem pour le chef du gouvernement, Saad Eddine El Othmani. « Je l’avais contacté puis j’ai eu son chef de cabinet. Il m’a dit qu’il allait voir. J’en ai discuté également avec un responsable au PJD qui m’a dit, lui aussi, qu’il allait voir, mais personne ne m’a rappelé», précise le publicitaire.

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