Après un « bref exposé » des conclusions de la commission d’évaluation de la FIFA, suivi d’une allocution de 15 minutes maximum par chacun des deux prétendants, l’Assemblée générale procédera au choix de l’hôte du tout premier Mondial de football à 48 équipes (contre 32 actuellement). Les modalités de la procédure ne sont pas encore clairement établies, si l’on en croit la méthode validée par le dernier Conseil de l’instance internationale, le 16 mars dernier à Bogotá.
« Le vote peut être effectué par voie électronique », note le compte-rendu de la réunion. S’il est précisé que le résultat sera affiché « immédiatement » sur l’écran géant de la salle, et que « les votes des délégués seront rendus publics sur www.fifa.com dès la fin du Congrès », le fait que ce ne soit pas une désignation à main levée pourrait changer beaucoup de choses.
Pression africaine vs intimidation américaine
En effet, fin février, ESPN estimait que ce facteur encourageait les « logiques de blocs », favorable au compétiteur marocain. Selon le média sportif américain, les fédérations africaines seraient notamment mises sous pression pour plébisciter leur « frère » du Royaume. Un avis partagé par l’historien Paul Diestchy, qui nous expliquait fin avril que 207 électeurs étant « très difficiles à manœuvrer », « il peut y avoir des logiques de blocs par confédération ».
Pour d’autres, la divulgation des choix des uns et des autres bénéficiera forcément à l’opposant nord-américain, car ce dernier saura exactement qui ne l’a pas aidé. Comme il l’a déjà fait pour le vote de la résolution à l’Organisation des Nations Unies sur le statut de Jérusalem, Donald Trump a menacé de représailles ses partenaires défaillants. « Cela serait dommage que les pays que nous soutenons en toutes circonstances fassent campagne contre la candidature américaine. Pourquoi soutiendrions-nous ces pays quand ils ne nous soutiennent pas (y compris à l’ONU)? », avait tweeté le président américain, jeudi 26 avril.
The U.S. has put together a STRONG bid w/ Canada & Mexico for the 2026 World Cup. It would be a shame if countries that we always support were to lobby against the U.S. bid. Why should we be supporting these countries when they don’t support us (including at the United Nations)?
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 26 avril 2018
La bataille des 104
Dans la course aux 104 voix nécessaires pour obtenir une majorité absolue, certains soutiens font l’objet d’une attention particulière, car susceptibles d’enclencher une dynamique dans l’un ou l’autre sens. Par exemple, l’Arabie saoudite, dont le ministre des Sports a multiplié les déclarations louant les atouts du concurrent américain, pourrait-elle entraîner avec elle plusieurs États arabes? De même, la position de l’Afrique du sud, qui a annoncé sa préférence pour Maroc 2026, avant de finalement se rétracter, pourrait influencer plusieurs nations d’Afrique australe.
Fin mars, la chaîne britannique BBC évaluait à 49 sur 54 le nombre d’appuis pour le Maroc sur le continent noir. De l’autre côté, la CONMEBOL, confédération regroupant les dix fédérations d’Amérique du sud, annonçait avoir opté pour ses voisins du nord. En Amérique centrale et dans les Caraïbes, les suffrages du Guatemala – qui vient d’être réintégré par la FIFA, après avoir été suspendu pour une affaire de corruption – et des « territoires américains non incorporés » – Porto-Rico, Îles vierges américaines – leur semblent également acquis.
Enfin, s’il est difficile de savoir avec précision pour qui penchent les cœurs asiatiques et européens, des émissaires marocains ont multiplié ces derniers jours les opérations séduction, que ce soit en Chine, au Pakistan ou encore en Hongrie, où ils ont rencontré jeudi dernier les représentants de quelque huit associations affiliés à l’UEFA.
Pour obtenir davantage de détails sur chacun des pays, cliquer sur les points ci-dessous (en rouge les soutiens du Maroc, en bleu ceux de United, en vert les indécis).
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