Affaire Tariq Ramadan : un témoignage contredit un alibi de la défense

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Le théologien suisse a été mis en examen en France début février, dans une affaire de viols présumés remontant notamment à 2009 Crédit: DR

Un témoignage contredit un alibi donné par le théologien suisse Tariq Ramadan, en réponse à l’une des accusations de viols pour lesquelles il a été inculpé en France, selon des documents dont l’AFP a eu connaissance.

Une des trois femmes qui ont porté plainte contre l’islamologue, désignée sous le pseudonyme de Christelle, affirme avoir été violée l’après-midi du 9 octobre 2009 à Lyon (est), en marge d’une conférence. En réponse, les premiers avocats de M. Ramadan, qui se sont retirés du dossier, avaient produit une note mentionnant une réservation de billet d’avion pour une arrivée à Lyon à 18H35 le même jour, en provenance de Londres, sur la compagnie British Airways. Or, au cours d’une audition, l’actuel président de l’Union des jeunes musulmans (UJM), l’association qui a organisé la conférence à laquelle M. Ramadan participait le 9 octobre 2009, a contredit cette version, selon des documents dont l’AFP a eu connaissance dimanche.

« Il était prévu que monsieur Ramadan arrive au Terminal 1 de l’aéroport de Saint-Exupéry (de Lyon) le 9 octobre 2009 à 11H15. Moi-même et un collègue (…) avons récupéré monsieur Ramadan vers 11H35-11H40 à l’intérieur de l’aéroport », a affirmé aux enquêteurs Yassine Djemal, à l’époque responsable des séminaires à l’UJM. Il a ajouté qu’ils avaient déposé le théologien musulman à l’hôtel Hilton, où les faits décrits par « Christelle » se seraient produits, « aux alentours de 12H15 ».

« C’est un non-sujet. Quand on interroge quelqu’un sur un agenda d’il y pratiquement neuf ans, il peut y avoir des oublis. Ça ne change rien au fait que cette femme raconte des choses invraisemblables sur le fond », a réagi auprès de l’AFP Me Emmanuel Marsigny, qui assure depuis peu la défense de M. Ramadan. « On ne peut plus croire Tariq Ramadan. C’est la faillite pas seulement d’un système de défense, mais aussi d’un système de vie à mille lieues de toute vérité. Tout n’était que mensonges, artifices et abus », a pour sa part affirmé à l’AFP Me Éric Morain, l’avocat de Christelle.

Le théologien suisse a été mis en examen début février pour viols en France, dont l’un sur personne vulnérable, après les plaintes de deux femmes fin octobre, qui ont débouché sur une information judiciaire. L’intéressé conteste ces accusations. Début mars, une troisième femme a porté plainte, affirmant avoir subi de multiples viols entre 2013 et 2014 en France, à Bruxelles et à Londres.

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