Procès du Hirak: Retour sur la journée du 26 mai et "la garde rapprochée" de Zafzafi

La vidéo de Nasser Zafzafi retranché le 26 mai 2017 sur le toit de son domicile était au cœur de la deuxième partie de l’audience du vendredi 26 janvier dans le procès des leaders du Hirak.

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Crédit : Yassine Toumi/TELQUEL

Le 26 mai 2017 a marqué un tournant dans le mouvement de contestation rifain. Ce vendredi-là, Nasser Zafzafi avait interrompu le prêche d’un imam avant de se retrancher sur le toit de sa demeure alors que les forces de l’ordre cherchait à l’interpeler. Huit mois plus tard, à la barre de la Cour d’appel de Casablanca, Jawad Benziane, accusé en état d’arrestation raconte : « au moment où nous étions sur le toit de la maison, nous n’avions pas conscience que les autorités cherchaient à arrêter Nasser ». Interrogé sur les jets de pierres, provenant d’un toit voisin, à l’encontre des forces auxiliaires, l’accusé répond : « vous avez bien vu sur les images, je ne porte ni pierres ni armes ». La question revient à plusieurs reprises, notamment de la part de la partie civile, mais Jawad Benziane réaffirme qu’il n’a rien fait : « ceux qui ont jeté des pierres, je ne les connais pas, ils ne sont pas d’Al Hoceima ». Elle revient aussi dans la bouche de Hakim El Ouardi, substitut du procureur du roi, avec cette surprenante déclaration. Citant un des procès verbaux au dossier, il indique que « silmia, silmia »,  le slogan invitant au pacifisme scandé lors des rassemblements du Hirak,  était en fait « un mot de code pour lancer l’assaut sur les forces de l’ordre ». Sa remarque suscite l’hilarité de l’audience. « Au lieu de rigoler, vous ferez bien de réfléchir à une réponse », rétorque El Ouardi.

Une autre vidéo a retenu l’attention au cours de l’audience. Celle où l’on voit Nasser Zafzafi escorté par des hommes habillés en noir et un homme en t-shirt rouge. Jawad Benziane faisait partie de cette bande décrite comme « garde rapprochée de Zafzafi » par le juge. Selon le substitut du procureur du roi, cette vidéo met en scène « le noyau de la sécurité » du Hirak. « C’est Bilal Azzouz, un rifain résident en Belgique, qui a créé et financé cette cellule », affirme El Ouardi. L’accusé réfute ces accusations.

La question du drapeau marocain, enfin, a elle aussi été remise sur la table par le juge. Jawad Benziane répond : « nous n’avons aucun problème avec le drapeau marocain ou la monarchie ». Pas convaincu, le juge demande : « est ce que vous avez déjà porté un drapeau Marocain ?« . La défense s’emporte : « C’est une question politique qui n’a rien à voir avec les accusations. Pourquoi vous cherchez à revenir sur le sujet alors que les militants du Hirak ont déjà déclaré qu’ils n’ont pas de problème avec le drapeau Marocain? » dit, hors de lui, Abderrahim El Jamaï du comité de défense. En première partie de l’audience, des prévenus avaient déjà eu à se justifier sur l’emploi du drapeau du Rif.

Lire aussi : Procès du Hirak: les photos avec Zafzafi et le drapeau du Rif s’invitent à l’audience de ce vendredi

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