Les investisseurs marocains dans les Bitcoins bravent l'interdiction de l'Office des changes

La communauté marocaine adepte du Bitcoin n'a visiblement pas pris au sérieux les récentes sorties médiatiques des autorités monétaires interdisant les monnaies virtuelles.

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« Qui a des Bitcoins à vendre? » « Je veux acheter des bitcoins à un prix raisonnable. Y a-t-il un vendeur sur Casa? » « Je veux vendre 0.1 BTC. Rabat. Main à main« . Toutes ces annonces ont été récemment publiées par un groupe dédié à la communauté Bitcoin (BTC) au Maroc, comptant plus d’un millier de personnes qui bravent les mises en garde et autres interdictions formulées par Hassan Boulaknadal, le directeur de l’office des changes.

Il avait appelé les Marocains détenteurs d’actifs en Bitcoin, ou toute autre monnaie virtuelle, à les céder et à justifier auprès de l’autorité des changes l’origine des fonds leur ayant permis d’acquérir la cryptomonnaie qui ne peut être échangée qu’avec des dollars.

Lire aussi: Hassan Boulaknadal appelle les détenteurs d’actifs en Bitcoin à les vendre

« La réaction des autorités est légitime, nous nous attendions à ce rejet, car les responsables ne comprennent pas les monnaies virtuelles et on est habitués au Maroc à rejeter et interdire ce que nous ne comprenons pas« , commente un jeune Marocain ayant investi dans les monnaies virtuelles depuis 2015. « Franchement, je n’ai rien à me reprocher, car ce que craint l’Office des changes est que l’argent quitte le Maroc or ce n’est pas le cas. Le Bitcoin s’achète et se vend au Maroc« , poursuit notre interlocuteur. 

La communauté marocaine qui a investi dans les monnaies virtuelles l’a fait depuis des années alors que les cours étaient encore bas. Avec la dotation touristique autorisée, un Marocain pouvait acheter en toute « légalité » des Bitcoins comme il achèterait tout autre produit à partir de l’étranger. Ce n’est qu’à partir du moment où le cours du Bitcoin a explosé, dépassant la barre des 4.000 dollars, que l’achat est devenu plus difficile.

Quoi qu’il en soit, les traders et investisseurs marocains ne comptent pas lâcher leurs Bitcoins suite aux sorties médiatiques des autorités monétaires. « Personne ne prête attention à ce qui été dit par l’Office des changes, vu que sa décision n’est pas justifiée par une loi en vigueur« , déclare un trader contacté par nos soins. Pour ce dernier, « l’office des changes considère le bitcoin comme une devise étrangère sans avoir une loi qui le dit ».

Notre interlocuteur estime également que l’Office des changes est en contradiction avec la loi, car « il demande aux détenteurs de Bitcoin de vendre une devise considérée comme illégale« .  Les adeptes marocains de cette cryptomonnaie estiment que les propos de l’Office des changes concernent davantage les entreprises.

À l’heure où la valeur du Bitcoin frôle la barre des 10.000 dollars, il semble improbable de voir les traders s’en séparer dans la hâte de peur de subir les foudres de l’Office des changes. Chacun cherche plutôt l’opportunité de faire des plus-values.

Le bras de fer ne fait que commencer, entre les autorités monétaires qui ont annoncé la couleur et les jeunes traders qui estiment que la défense des monnaies virtuelles à l’ère de la révolution digitale est une juste cause. « Ils ne peuvent pas stopper le Bitcoin sauf s’ils interdisent Internet », lâche un fervent défenseur des monnaies virtuelles.

Pour ce dernier « un jour ils finiront par l’accepter, car ils seront contraints. Les monnaies virtuelles sont faites comme, l’a dit Bill Gates, pour les 2,5 milliards de personnes dans le monde qui n’ont pas un compte bancaire, mais qui ont un smartphone ».

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