Corée du Nord, Syrie, G5 Sahel et réforme de l'ONU au programme de l'Assemblée des Nations unies

Le président américain Donald Trump a ouvert ce lundi 18 septembre à New York une semaine d'allocutions, de débats et de rencontres bilatérales entre les 193 membres des Nations unies, par une initiative controversée sur la réforme de l'Organisation.

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Crédit: AFP

Pour la première fois, Donald Trump s’est présenté à la tribune des Nations unies ce 18 septembre. Il a dénoncé « la bureaucratie » qui entrave selon lui l’ONU, au premier jour d’une semaine à New York d’allocutions, de débats et de rencontres bilatérales entre les 193 membres des Nations unies. « Au cours des dernières années, les Nations unies n’ont pas atteint leur plein potentiel à cause de la bureaucratie et d’une mauvaise gestion« , a-t-il déclaré lors de l’adoption d’une déclaration politique en dix points poussant l’Organisation à se réformer. « L’ONU doit se concentrer plus sur les gens et moins sur la bureaucratie« , a-t-il insisté.

Si plusieurs dirigeants des pays prendront la parole demain lors de l’Assemblée générale annuelle de l’ONU, le ballet diplomatique a débuté ce lundi après-midi par une cérémonie présidée par Donald Trump, au cours de laquelle environ 130 pays doivent se prononcer à travers une déclaration politique non contraignante en dix points poussant l’ONU à se réformer. Organisée par les Etats-Unis, l’adoption de cette déclaration a recueilli l’assentiment de 126 pays, présents à des niveaux divers (chefs d’Etat, ministres, hauts fonctionnaires) pour écouter le bref discours du président américain. Suite au discours du président, son ambassadrice à l’ONU Nikki Haley  a appelé les 67 pays n’ayant pas signé la déclaration à le faire.

Une organisation « plus efficace et performante« 

L’objectif précisé dans la déclaration de réforme de l’ONU, dont l’AFP a obtenu une version révisée et adoucie à l’endroit du patron de l’ONU, est de rendre « plus efficace et performante » une organisation souvent taxée de lourdeurs administratives coûteuses. Le milliardaire américain, qui avant son élection avait qualifié l’ONU de « club » où les gens « passent un bon moment« , veut voir ses coûts fortement réduits. Washington est le premier contributeur financier à l’ONU, assurant 28,5% des 7,3 milliards de dollars du budget opérations de paix, et 22% des 5,4 milliards de ses crédits de fonctionnement.

En août, les Etats-Unis avaient approché une quinzaine de capitales, dont Berlin et Londres avec un premier projet de texte insistant sur la responsabilité du secrétaire général dans les réformes. Paris et Rome n’ont pas été contactées par les Américains. La France a renaclé jusqu’à dimanche pour finalement décider de signer le texte, n’ayant pas apprécié, selon plusieurs de ses partenaires, la manière dont a été conduite l’initiative américaine en approchant seulement certaines capitales. La position finale de la Chine et de la Russie, autres membres permanents du Conseil de sécurité, reste incertaine.

Cette approche principalement budgétaire heurte nombre des membres des Nations unies. Et l’initiative américaine est venue s’entremêler avec des réformes structurelles engagées par Antonio Guterres. Prêt à faire des économies, ce dernier a mis en garde contre le risque de « saper l’efficacité » des missions de paix. Selon certains diplomates, une réduction de moitié par exemple du budget du Haut commissariat aux réfugiés (HCR), qui dépend à 40% de la contribution américaine, le rendrait inopérant.

Parmi les économies, Antonio Guterres espère réduire par exemple de 15% en 2017-2018 les dépenses liées au parc aérien de l’ONU par une gestion plus rationnelle des aéronefs et de leur soutien logistique. Selon son entourage, il souhaite aussi avoir un budget de fonctionnement annuel et non plus sur deux ans comme actuellement, s’alignant ainsi sur la durée retenue par les Etats membres au niveau national. Et n’avoir qu’un seul document pour ce budget, qui se décline aujourd’hui en plusieurs textes, le rendant « illisible« . « Mon intention est de faire tout ce que je peux pour préserver l’intégrité des opérations de paix, mais de faire aussi tout ce qui est possible pour les rendre le plus efficace possible au moindre coût« , a récemment résumé Antonio Guterres.

Corée du Nord, Syrie, G5 Sahel

« La 72e Assemblée générale s’ouvre sur fond de tensions majeures autour de la Corée du Nord, d’impuissance face à la guerre en Syrie – qui perdure depuis six ans – et d’inquiétudes autour de l’accord sur le nucléaire iranien, que Donald Trump menace de remettre en cause », note Le Monde qui détaille les sujets à enjeux de cette assemblée générale des Nations unies. « Huit mois après son installation à la Maison Blanche, la politique américaine reste pour le moins illisible, créant encore un peu plus d’incertitudes sur une situation internationale déjà chaotique« , commente le journal français qui rappelle que Donald Trump a annoncé se retirer de l’accord climatique de Paris.

Dès lundi, une réunion se tiendra avec les chefs d’Etat du Tchad, du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie et du Niger au sujet de la mise en lace de la force antiterroriste des pays du G5 Sahel, qui a opposé Paris et Washington dans un véritable bras de fer. « En raison de ces désaccords, celle-ci n’a pas reçu de mandat de l’ONU et ne disposera donc pas dans l’immédiat de fonds supplémentaires de la communauté internationale« , rappelle Le Monde.

Autre sujet de discussion tendu : l’accord nucléaire avec l’Iran. « Donald Trump doit s’entretenir avec son homologue iranien, Hassan Rohani« , annonce Le Monde alors que Washington accuse l’Iran d’avoir un « comportement déstabilisateur » dans la région. Donald Trump remet en question son intention de « certifier » les engagements pris par Téhéran dans le cadre de l’accord sur le nucléaire du 14 juillet 2015 – et donc ne pas poursuivre la levée des sanctions, contrairement aux autres signataires (membres permanents du Conseil de sécurité, plus l’Allemagne).

Après le 6e essai nucléaire nord-coréen, suivi du nouveau tir de missile à longue portée, le Conseil de sécurité – dont la Chine et la Russie – a voté de nouvelles sanctions qui restreignent les exportations de pétrole. Ce sera l’un des dossiers chauds alors que Washington voulait aller plus loin dans les sanctions.

Concernant la Syrie, dont le conflit s’enlise depuis six ans, « Paris compte bien peser à New York (…), en concrétisant la création d’un « groupe de contact » regroupant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, qui devraient se réunir mercredi au niveau des ministres des affaires étrangères« , annonce Le Monde. « Il s’agit de créer une structure resserrée qui puisse agir efficacement (…) et  pousser à une solution politique afin d’arriver à une négociation vraiment active à Genève « , explique une source parisienne au Monde. « Le président français devrait aussi rencontrer une figure clé de l’opposition au régime, Riad Hijab, le coordinateur du Haut Comité des négociations. Un signal fort vis-à-vis des adversaires de Bachar Al-Assad, inquiets des premières prises de position d’Emmanuel Macron, qui, au nom du réalisme, semblait enclin à s’accommoder du maintien au pouvoir de ce dernier« , continue le journal français.

(Avec AFP)

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