Les dossiers chauds de la commission parlementaire mixte Maroc-UE

La commission parlementaire mixte Maroc-Union européenne s'est réunie le 7 septembre pour définir les binômes qui travailleront sur quatre thématiques de coopération bilatérale. Détails.

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Abderrahim Atmoun co-préside la commission parlementaire mixte Maroc-UE. DR

Les députés européens et marocains ont pris connaissance, le 7 septembre, des binômes avec lesquels ils vont travailler dans le cadre de la commission parlementaire mixte (CPM) Maroc -Union européenne.

L'équipe qui compose la commission parlementaire mixte Maroc-UE. DR
L’équipe qui compose la commission parlementaire mixte Maroc-UE. DR

Chaque binôme aura pour tâche d’identifier les enjeux de coopération entre le Maroc et l’UE sur quatre thèmes: les relations politiques bilatérales, les échanges économiques, sécurité et lutte contre le terrorisme, et enfin les droits de l’homme. Abderrahim Atmoun, coprésident de cette commission avec son homologue Ines Ayala Sander, a annoncé que les binômes devront préparer d’ici mars 2018 des recommandations qui seront soumises aux exécutifs marocain et européen au mois de juin, lors de la 9e réunion de la commission parlementaire mixte à Bruxelles.

1- Relations politiques bilatérales

Gilles Pargneaux, eurodéputé français, travaille sur les relations bilatérales politiques entre le Maroc et l’Union européenne (UE), avec son homologue Lahcen Sekkouri du groupe du Mouvement populaire. L’eurodéputé a déroulé trois pistes de réflexion.

Il veut d’abord débattre du contrat d’association entre les deux parties. « Nos instances parlementaires doivent être un relais d’information avec le gouvernement marocain et la commission européenne, pour cela les parlementaires doivent être au courant pour donner leur avis. Je sais que cela avance bien, des réunions ont eu lieu fin juillet à Rabat, mais je suis entré en contact avec l’ambassadeur du Maroc à l’UE, Ahmed Réda Chami, pour qu’il fasse un point sur la situation« , nous explique Gilles Pargneaux.

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Selon lui, l’autre enjeu politique est la religion musulmane en Europeelle « a une image négative en raison du terrorisme islamiste« . L’eurodéputé préconise alors des « discussions » pour « avancer vers un islam modéré comme au Maroc« . « Nous devons débattre de la contribution du Maroc dans l’amélioration de l’image perçue de la religion musulmane, comme le fait d’implanter des structures de formation d’imams comme celle de Rabat« , nous explique-t-il.

Enfin, Gilles Pargneaux estime que l’UE peut aider le Maroc dans sa démarche de régionalisation. « Dans l’UE, certains pays ont mis en oeuvre des organisations démocratiques régionales intéressantes, ce qui peut donner des idées ou des orientations au Maroc », poursuit-il. « Il faut plus de corps intermédiaires et d’organisations territoriales« , explique l’eurodéputé qui mentionne les protestations d’Al Hoceima.

2 – Échanges économiques et commerciaux

« Bien sûr, la question des accords agricoles va être évoquée dans la thématique concernant les échanges économiques« , assure Abderrahim Atmoun, coprésident de la commission Maroc-UE. « On était au cœur de l’accord de pêche et de l’accord agricole« , affirme-t-il « Le Maroc est le partenaire privilégié de l’UE, mais nous avons un rôle de lobbying pour défendre les intérêts du royaume« . « Suite à l’adoption du mandat d’arrêt qui permet d’amender ces accords afin d’y inclure les produits du Sahara, une décision devrait être prise au cours du mois d’octobre« , ajoute Gilles Pargneaux qui suit de près la question.

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Ines Ayala Sander, qui copréside la commission avec Abderrahim Atmoun, a aussi mis l’accent sur l’intégration régionale, selon la MAP. Elle a également évoqué le rôle du Maroc dans le cadre de l’Union africaine, alors que le royaume est un partenaire économique important sur le continent.

3 – Sécurité et lutte contre le terrorisme

Abderrahim Atmoun s’occupera de la thématique du terrorisme avec Pier Antonio Panzeri, président de la commission des droits de l’homme au parlement européen. « Nous souhaitons impliquer à la fois la partie européenne, marocaine, mais aussi africaine au sujet de la sécurité dans la région« , nous annonce-t-il. « Le Maroc sera le moteur de l’implication de l’Afrique dans ce processus. C’est la première fois que l’on travaille sur le volet sécuritaire au parlement européen de façon tripartite« , explique le coprésident de la commission mixte.

Son binôme Pier Antonio Panzeri a souligné la pertinence de la thématique de la sécurité et la lutte contre le terrorisme, « source de préoccupation des deux côtés de la Méditerranée« , selon des propos rapportés par la MAP.

4 – Droits de l’homme, de la femme et des jeunes et problèmes de la société

Les parlementaires européens et marocains évoqueront aussi la question des droits de l’Homme, dont la question des migrations. « Au Maroc, il y a une approche intelligente pour attaquer le problème à la racine« , relève Inès Alaya Sander pour qui « il faut attacher une attention aux attentes des communautés migrantes en Europe« , selon la MAP. Alors que les migrants sont souvent stigmatisés, elle souligne l’urgence de réfléchir aux moyens d’améliorer leur situation sur les plans social, économique et politique, et de trouver une solution dans le cadre de la coopération.

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