Soufiane El Bakkali : “Cette médaille est une rampe de lancement pour le reste de ma carrière”

En remportant l'argent sur 3000 mètres steeple aux championnats du monde de Londres, Soufiane El Bakkali a confirmé les espoirs placés en lui et se range aux côtés des grosses pointures mondiales de sa discipline. Il raconte à Telquel.ma ses débuts et analyse sa performance.

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Son précédent visa de six mois ayant expiré, le Marocain n’a pas pu fouler le sol états-unien, contrairement à sa compatriote Rabab El Arafi, titulaire d’un sésame valable dix ans. Crédit: DR

Vous venez de décrocher une médaille d’argent aux championnats du monde d’athlétisme. Vous êtes satisfait ?

Avant la compétition, l’objectif était d’être au moins sur le podium. Heureusement, l’objectif est atteint, même si je pouvais espérer mieux. Il faut quand même dire que je n’ai que 21 ans et c’est, au vu de mon âge, un grand exploit. Je ne le vois aucunement comme une défaite, mais plutôt comme une consécration et une rampe de lancement pour le reste de ma carrière.

Qu’est-ce qui vous a manqué pour décrocher l’or ?

Pas grand-chose. La différence de niveau n’était pas flagrante entre les Kenyans et moi. Mais j’ai tendance à préférer les courses au rythme rapide, vu mon expérience lors des meetings de la Diamond League [circuit de la fédération internationale regroupant les plus grandes compétitions d’athlétisme, NDLR]. Kipruto a opté pour une course tactique, il a pu s’imposer sur les derniers mètres. Je ne m’y attendais pas.

Au Maroc, votre victoire a rappelé la gloire passée de l’athlétisme national… 

Franchement, je ne m’attendais pas aux centaines de messages que j’ai reçus sur ma page Facebook avant la finale (rires). Je n’ai pas pu répondre à tous ceux qui m’ont écrit, j’ai donc publié une vidéo pour les remercier de leur support après la course. Le public marocain est très réceptif, surtout lorsqu’il s’agit d’athlètes nationaux pendant les compétitions internationales.

À quel moment de votre carrière avez-vous su que vous étiez fait pour le 3000 mètres steeple ?

J’ai commencé l’athlétisme en 2008 à l’âge de 13 ans. Chez les jeunes, j’ai fait du 1.500 mètres et du 2.000 mètres steeple. Je réalisais de très bons chronos et en atteignant la catégorie des juniors, mon entraîneur m’a converti au 3.000 mètres steeple. J’ai trouvé mes marques petit à petit et aujourd’hui je me sens bien dans cette discipline, la preuve avec la médaille.

Pendant votre adolescence, a-t-il été difficile de concilier études, entraînements et compétition ?

J’ai dû sacrifier mes études après ma dernière année de collège. Je devais m’entraîner matin et soir, et forcément ça s’est répercuté sur ma concentration en classe. Beaucoup d’athlètes qui aspirent au très haut niveau doivent sacrifier leurs études pour atteindre leurs objectifs de carrière. En Europe aussi, ce n’est qu’après leur retraite qu’ils décident de faire des études.

Qu’est-ce qui a changé depuis les Jeux olympiques de Rio où vous avez fini 4e en finale ?

Rio, c’était le premier contact avec le très haut niveau. J’étais inexpérimenté et j’ai couru sans pression. Même si je n’ai pas fini sur le podium, mes chronos étaient encourageants. Depuis, j’ai engrangé énormément d’expérience lors des différents meetings de la Diamond League auxquels j’ai participé cette saison. C’est cette expérience qui m’a permis de canaliser la pression à Londres.

Vous êtes à la tête du classement de la Diamond League dans votre discipline, un objectif pour la dernière étape qui aura lieu à Bruxelles en septembre ?

Finir la saison en tête du classement, pourquoi pas ? (rires)

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