La CGEM crée une plateforme pour booster les investissements des entrepreneurs MRE

Avec la création de la "13e région virtuelle de la CGEM", le patronat marocain et le ministère des Marocains résidant à l'étranger et des Affaires de la Migration lancent une opération séduction à destination des entrepreneurs de la diaspora.

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Miriem Bensalah-Chaqroun. DR.

Lors d’une cérémonie en grande pompe qui a réuni plus de 300 entrepreneurs marocains résidant au royaume et à l’étranger le 24 juillet à Rabat, Miriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la CGEM, et Abdelkrim Benatiq, ministre délégué chargé des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires de la migration, ont signé une convention pour lancer la « 13e région virtuelle de la CGEM« .

« Cette plateforme présente les opportunités économiques aux investisseurs et entrepreneurs marocains installés à l’étranger et les accompagne pour investir dans toutes les régions et dans tous les secteurs« , a déclaré Miriem Bensalah-Chaqroun.

La CGEM mettra à la disposition de ces entrepreneurs des conférences, de la documentation, des avocats et des fiscalistes. « Le but est d’être leur porte-parole et de répondre à leurs attentes spécifiques et à leurs questions particulières« , explique Adil Zaidi, président de la Commission dynamique régionale de la CGEM.

Ambassadeurs de la diplomatie économique

« Ces Marocains de la deuxième à la quatrième génération qui ont réussi dans leurs pays ont un savoir-faire, des compétences, un réseau, une expertise et un marché. Ils peuvent être un levier de développement important pour le royaume« , a expliqué la patronne des patrons.

« Certes, l’immigration peut être conçue comme un choix individuel afin de réaliser des aspirations personnelles, mais la migration, dans sa dimension collective, peut être un levier pour un vrai développement« , renchérit Abdelkrim Benatiq. Le ministre d’État chargé des Marocains résidant à l’étranger a rappelé que « les cinq millions de Marocains résidents à travers le monde, soit 12% de la population marocaine, sont (…) une interface essentielle pour opérer un transfert technologique« . Il a précisé que 400.000 Marocains titulaires d’un Bac+5 se trouvaient à l’étranger.

C’est par exemple le cas d’Amina Ezzatari, entrepreneure marocaine habitant au Congo où elle a créé son entreprise de fabrication de meubles. « Je construis avec du bois congolais, mais j’importe aussi beaucoup de matériaux marocains comme du tissu, car le Maroc est un pays industriel« , explique-t-elle. La jeune femme, installée à Brazzaville depuis sept ans, emploie désormais 25 personnes.

Mais retrouver des liens avec le Maroc n’est pas toujours évident, comme témoigne Akram Benmbarek installé aux États-Unis depuis plus de 20 ans. Travaillant dans le secteur de la banque d’investissement, il a décidé de faire un pont vers son pays d’origine où il n’avait pourtant pas tous les repères économiques nécessaires.

Selon Adil Zaidi, ces entrepreneurs présents dans 128 pays sont voués à être des acteurs de la diplomatie économique marocaine à travers le monde. « Alors que nous sommes dans une dynamique d’ouverture vers l’Afrique, nous avons besoin de forces pour aller vers un codéveloppement« , a-t-il expliqué.

L’empreinte Bensalah-Chaqroun

Le président de la Commission dynamique régionale de la CGEM voit les entrepreneurs MRE comme des « influenceurs » qui vont apporter de nouveaux modèles économiques. « Nous voulons aussi qu’ils ouvrent des marchés pour les entrepreneurs marocains qui veulent investir à l’étranger« , a expliqué Miriem Bensalah-Chaqroun.

Les deux mandats de Miriem Bensalah-Chaqroun à la tête du patronat ont justement été marqués par son travail à l’international, le développement d’une véritable diplomatie économique et sa présence lors des tournées africaines avec Mohammed VI.

Elle a même été récompensée en janvier 2017 par le roi d’Espagne « en reconnaissance à son action en faveur de la promotion des relations économiques entre le Maroc et l’Espagne« .

Elle apporte une pierre supplémentaire à cet édifice avec le lancement de la 13e région de la CGEM, avant la fin de son second et peut-être dernier mandat. À moins que les statuts de l’organisation patronale soient modifiés pour qu’elle rempile au printemps prochain.

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