Qui est Inez Weski, l'avocate-star de Saïd Chaou ?

Saïd Chaou, l'ancien député accusé de trafic de drogue, est défendu par une pointure du barreau néerlandais, la "dame de fer" Inez Weski.

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Derrière la médiatique affaire Saïd Chaou, se cache la non moins populaire avocate Inez Weski. La pénaliste est une habituée des procès criminels où la politique flirte avec le monde des affaires. Invariablement vêtue de couleurs sombres, un trait appuyé de khôl noir soulignant son regard bleu acier, et d’énormes anneaux  aux doigts, celle qui déclarait au magazine Linda en 2014 qu’elle s’est habillée ainsi « à partir du moment où elle a pu penser de manière indépendante« , a vu sa réputation dépasser les frontières néerlandaises.

Elle a notamment défendu Désiré Delano Bouterse, le président de la République du Suriname, condamné par contumace en 1999 pour trafic de drogue aux Pays-Bas et sous le coup d’un mandat d’arrêt international depuis lors. Guus Kouwenhoven, homme d’affaires néerlandais condamné le 21 avril 2017  à 19 ans de prison pour trafic d’armes illégales et complicité dans des crimes de guerre au Libéria et en Guinée, fait également partie de ses clients.

Depuis sa prestation de serment en 1978, Inez Weski travaille en famille dans son cabinet « Weski Heinrici » à Rotterdam, avec sa soeur Miriam Weski et son fils Guy Weski. Elle a grandi dans une grande famille non conventionnelle, baignant dans l’art et la philosophie, et vivant aux quatre coins du monde, notamment au Moyen-Orient. C’est peut-être de ses voyages précoces que lui vient son tropisme international dans le choix de ses affaires.

Décrite par ses collègues comme une « dame de fer » selon le journal Volkskrant, elle est considérée comme une adversaire redoutable et reconnue pour sa connaissance parfaite de ses dossiers et son perfectionnisme. Au-delà de son activité d’avocate renommée, Inez Weski s’investit dans plusieurs associations internationales spécialisées dans le droit criminel.

Comment défendra-t-elle Saïd Chaou ?

Inez Weski a précisé à la presse néerlandaise que Saïd Chaou a choisi la stratégie de la non-collaboration avec la justice. Estimant que la demande d’extradition formulée par le Maroc est basée sur des motifs politiques, elle a indiqué qu’elle fera « tout son possible » pour que son client ne soit pas livré aux autorités marocaines.

Elle usera donc de tous les recours possibles pour contester le principe de son extradition vers le Maroc, et n’hésitera pas à aller en appel et en cassation si nécessaire. De son côté, la porte-parole du ministère néerlandais de la Justice, Karen Timmink, a indiqué que « Saïd Chaou ne sera pas tout de suite extradé vers le Maroc. Il devra d’abord passer devant tribunal pour que les juges tranchent. Cela peut prendre jusqu’à deux ans. Mais le Maroc a demandé l’extradition depuis 5 ans« .

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