La SNI investira dans l’hôtellerie et l’énergie en Afrique subsaharienne

Hassan Ouriagli, le PDG de la Société nationale d'investissement (SNI) détaille la stratégie africaine de la holding royale, en marge du Forum international Africa Développement.

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Hassan Ouriagli, PDG de la SNI

Le président directeur général de la SNI, Hassan Ouriagli, profite de la tenue du forum international Africa Développement (FIAD) pour livrer de nouveaux détails sur la stratégie africaine du véhicule d’investissement royal. Dans une interview accordée au site d’information le360.ma, Ouriagli rappelle que le tournant africain de la SNI a été pris en 2014.

Depuis, le groupe s’est développé dans 20 pays grâce à cinq secteurs: la banque, l’assurance, les mines, la distribution spécialisée et le ciment. L’ambition est claire: « transformer la SNI en un fonds d’investissement panafricain de référence à long terme, pour des projets de grande taille, catalyseurs de progrès aux niveaux local et régional« . La stratégie consiste donc à « renforcer et à développer les cinq participations de la SNI opérant actuellement en Afrique pour en faire des leaders africains« , insiste Hassan Ouriagli.

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Par exemple, « le groupe a pour ambition de faire de Wafa Assurance un leader en Afrique francophone à travers des acquisitions ciblées« , annonce le PDG sans donner plus de précisions. Il explique que pour déployer le modèle de bancassurance, bien rodé au Maroc et en Tunisie, la branche assurance du groupe s’appuie sur le réseau d’Attijariwafa bank, qui « s’est déjà imposé comme le leader en Afrique francophone« .

« Nous ambitionnons également d’investir dans l’exploitation aurifère à travers Managem, qui a une production d’or actuellement relativement limitée. L’objectif est d’atteindre une production importante de 250.000 onces (soit 7,5 tonnes environ) à horizon 2020″, annonce Hassan Ouriagli. « L’investissement récent dans le gisement important de Trik en Guinée Conakry, estimé à 3 millions d’onces de ressources, répond à cette logique« , commente-t-il avant d’ajouter que le groupe prospecte également au Ghana, au Sénégal et en Côte d’Ivoire.

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Hassan Ouriagli revient aussi sur le partenariat de la SNI avec Lafarge. « Notre joint-venture récente avec LafargeHolcim en Afrique subsaharienne a pour objectif, convenu avec notre partenaire, de devenir numéro 1 dans les 12 pays d’Afrique francophone ciblés par le partenariat. Pour rappel, nous le sommes déjà en Côte d’Ivoire et au Cameroun qui sont des pays pivots de la région« , résume-t-il.

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Vers l’énergie et l’hôtellerie

D’un autre côté, Hassan Ouriagli explique que la stratégie de son institution est « d’investir dans de nouveaux domaines professionnels que nous jugeons prometteurs, notamment l’énergie et l’hôtellerie« . « Nous espérons concrétiser des implantations à l’étranger très prochainement« , annonce-t-il, tout en précisant que « cela génère beaucoup de travail d’analyse ainsi que des besoins en capitaux conséquents« . Là non plus, aucun chiffre n’a été avancé.

Le360.ma mentionne le projet d’électrification en Afrique, dont l’objectif annoncé est d’installer 5.000 à 6.000 MW en énergie propre avant 2025. Hassan Ouriagli rappelle le partenariat qui existe entre Nareva et Engie « pour investir ensemble dans les énergies propres en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne« . « Nous avons actuellement un certain nombre de projets communs en cours d’évaluation« , confie-t-il.

Vers l’Afrique anglophone

Alors que les filiales du groupe SNI sont majoritairement implantées dans les pays francophones d’Afrique de l’ouest et centrale, Hassan Ouriagli avoue que la stratégie du groupe est « d’étendre les opérations des participations du groupe à l’ensemble des pays africains à fort potentiel, y compris dans les pays anglophones« . Il prend pour exemple Attijariwafa bank qui convoite des marchés en Égypte, au Rwanda ou dans certains pays d’Afrique de l’Est.

Le PDG de la SNI rappelle au passage que la banque est déjà « en cours de finalisation de l’acquisition de Barclays Egypt, et a procédé à la signature d’un protocole d’accord en vue d’une prise de participation majoritaire dans la Cogebanque au Rwanda« . « D’autres opportunités d’investissement sont actuellement à l’étude dans d’autres secteurs« , annonce-t-il sans donner plus de précisions.

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« Selon les pays, les investisseurs en Afrique subsaharienne sont quelquefois confrontés à des pesanteurs bureaucratiques. Néanmoins, on peut noter une amélioration progressive sur ce volet qui va dans le bon sens », poursuit Hassan Ouriagli.

En ce qui concerne le capital humain, le défi est de faire face au « déficit en managers expérimentés créant une forte concurrence pour attirer les talents locaux, l’expatriation ne pouvant être qu’une solution à court terme ».

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