La publication du document, attendue jeudi matin, marquera le début d’une longue bataille avec le Congrès car c’est lui, et non la Maison Blanche, qui tient les cordons de la bourse. Or si les deux chambres sont contrôlées par les républicains, la majorité et le président ne sont pas, loin s’en faut, à l’unisson sur toutes les orientations budgétaires.
Le bouillonnant magnat de l’immobilier a déjà annoncé la couleur il y a deux semaines en proposant « une hausse historique » des dépenses du Pentagone de 54 milliards de dollars, soit près de 10%, compensée par une baisse équivalente sur l’ensemble des dépenses non-militaires.
Haro sur l’aide internationale
Le puissant département d’Etat et l’Agence de protection de l’environnement (EPA) devraient être les premiers touchés, avec, selon des informations de presse, une baisse d’environ un tiers pour le premier et un quart pour la deuxième sur cet exercice budgétaire 2018, qui commence le 1er octobre 2017. Une baisse de l’aide internationale est clairement évoquée et l’appui à nombre de programmes des Nations unies pourrait être revu sensiblement à la baisse.
A 3,3% du PIB, soit près de 600 milliards de dollars, les dépenses militaires américaines restent de loin les plus importantes du monde: elles sont près de trois fois supérieures à celles de la Chine, deuxième puissance militaire mondiale.
Il ne s’agit pas à ce stade de la présentation détaillée du budget, mais seulement des grandes lignes voulues par la Maison Blanche avec l’évolution globale des dépenses, ministère par ministère. Les dépenses fédérales, en incluant les énormes programmes de retraite et de santé que le Congrès n’a pas à valider chaque année, s’élèvent à environ 4.000 milliards de dollars.
L’élu démocrate du Kentucky John Yarmuth a dénoncé par avance mercredi un budget bâti sur « des coupes drastiques dans nombre de programmes qui protègent les Américains, que ce soit sur l’environnement ou la santé« . « Avec cette administration, il est difficile de dire ce qui relève du bluff complet et ce qu’il faut véritablement prendre au sérieux« , a-t-il déploré.
En attendant le mur…
Le document devrait inclure un chiffre sur les sommes allouées à court terme à la construction d’un mur à la frontière avec le Mexique pour freiner l’afflux de clandestins, promesse de campagne emblématique de Donald Trump.
Selon les estimations, ce colossal édifice qui devrait mesurer quelque neuf mètres de haut et s’étendre sur des milliers de kilomètres pourrait coûter entre 8 et 40 milliards de dollars. Les autorités américaines ont repoussé mercredi à une date indéterminée le dépôt de l’appel d’offres.
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