La réforme du système de change est inéluctable. Les propos de Mohammed Boussaid, ministre sortant de l’Économie et des Finances, lors du point de presse tenu le 27 janvier sont sans équivoque. « Le passage par la flexibilité progressive du change est obligatoire », a-t-il déclaré à l’attention des réfractaires à cette réforme. « Si on ne le fait pas dans le confort, on le fera dans la douleur », ajoute-t-il en donnant l’exemple de la crise monétaire traversée par la Turquie en 2001 où le système de change a été au cœur des débats.
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Pour Boussaid, dans le contexte actuel il y a un triptyque qui ne peut plus coexister. « Nous ne pouvons plus avoir simultanément une indépendance de notre politique monétaire, une économie ouverte et un taux de change constant, nous devons céder sur un trois des facteurs », explique-t-il. Pour le ministre, « il est hors de question de céder sur l’indépendance de nos politiques et on ne peut revenir sur la stratégie d’ouverture adoptée par le pays. Il ne reste donc que le système de change sur lequel on peut agir ».
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Pour rassurer ceux qui s’interrogent sur les conséquences d’une telle réforme, Boussaid répond « qu’elle se fera de façon maitrisée, rationnelle, graduelle et concertée ». Il explique que pour entamer ce chantier il faut disposer d’une fenêtre. « Nous ne pouvons pas le faire quand les réserves de change sont basses. Aujourd’hui, nous avons une très belle opportunité puisque nos réserves de changes sont relativement confortables, notre politique budgétaire est soutenable, notre système bancaire est capable de suivre, car les préparatifs de cette réforme ont commencé depuis des années déjà », déclare Boussaid qui rappelle que le Maroc disposait d’une belle fenêtre en 2005, mais ne l’a pas saisie.
Aujourd’hui, on parle de flexibilité progressive. Une réforme qui se fera graduellement et qui prendra plusieurs années pour être mise en place de façon complète et définitive.
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