Jouahri fait le point sur l'application imminente du régime de change flexible

Bank Al-Maghrib et le département en charge des finances s’attellent actuellement à définir le phasage adéquat pour le passage vers un régime de change flexible.

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Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib. Crédit: Yassine Toumi / TelQuel

Le passage vers un régime de change flexible est imminent. Abdellatif Jouhari, Wali de Bank Al-Maghrib, l’a confirmé lors de la présentation du rapport annuel de l’institut d’émission au titre de l’année 2015, devant le roi Mohammed VI, vendredi 29 juillet. « Bank Al-Maghrib et le Département en charge des finances s’attellent actuellement à définir le phasage adéquat en tenant compte aussi bien des spécificités de notre tissu économique que des enseignements des expériences internationales », avait souligné le gouverneur de la banque centrale. Mais pour Abdellatif Jouhari cela reste conditionné par un certain nombre d’exigences. Le Wali développe ce postulat en confirmant que « la réussite de ce projet reste toutefois tributaire de la conjugaison des efforts de l’ensemble des autorités et opérateurs concernés et du respect permanent des pré-requis à ce passage ».

Jouahri loue les avantages du nouveau système

Pour le gouverneur de l’institut d’émission, le régime de change flexible permet aussi bien à notre système bancaire qu’à nos entreprises de s’appuyer sur de nouveaux relais de croissance et de consolider la position du Maroc en tant que plate-forme de transition entre l’Afrique et le reste du monde. La réussite de ces partenariats nécessite cependant un suivi rapproché des autorités et une mobilisation par les opérateurs de moyens à la hauteur des engagements pour que notre pays préserve son statut de partenaire crédible. « Le choix de l’ouverture fait par notre pays nous a amené à initier ces dernières années une réflexion sur l’opportunité d’opérer une transition graduelle vers la flexibilité de notre régime de change. L’objectif visé est l’amélioration de la capacité de notre économie à absorber les chocs extérieurs, tout en donnant un signal de confiance aux partenaires extérieurs », affirme le Wali. Une telle approche est de nature à permettre aux opérateurs de disposer de délais suffisants pour s’adapter progressivement à un environnement plus exigeant et pour développer la capacité et le savoir-faire nécessaires.

Une politique monétaire plus autonome

Ce choix permettra par ailleurs de renforcer l’autonomie de la politique monétaire et d’améliorer la transmission des décisions de la Banque centrale à l’économie réelle. Bank Al-Maghrib pourra ainsi opérer le passage au ciblage d’inflation, ce qui lui permettra de mieux ancrer les anticipations et de rehausser sa contribution au développement économique. « S’il est vrai que de nombreux pays émergents ou en développement ont déjà opéré cette transition par le passé, il n’en demeure pas moins que le Maroc est l’un des rares pays à l’entamer sur une base volontaire et ordonnée et non sous la contrainte de crises de change. Le timing retenu et la préparation préalable de ce chantier lui assureront de meilleures chances de succès », estime Abdellatif Jouahri.

Il faut noter par ailleurs que la Banque centrale avait déjà programmé une rencontre en mai avec une délégation du FMI pour discuter des modalités de passage du Maroc vers ce nouveau régime. Le processus de cette réforme devrait démarrer, selon le gouverneur de Bank Al-Maghrib, par l’élargissement des bandes de fluctuation du dirham. Il faut noter, qu’en préparation à cette transition vers un nouveau système, la banque centrale a déjà opéré des changements substantiels dans ces méthodes analytiques et prévisionnelles. Ce qui devrait à priori faciliter encore plus la mise en place de cette réforme de taille.

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