La Cour des comptes épingle la SMIT dans un nouveau rapport

Pour l’institution dirigée par Driss Jettou, la SMIT n’a pas été capable de développer l'activité d’ingénierie touristique qui reste au "stade embryonnaire".

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Dromadaires sur la plage d'Essaouira
Crédit : Yassine Toumi.

Près de dix ans après sa création (novembre 2007), la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT) a fait l’objet d’un audit de la Cour des comptes. Les conclusions de cet audit ont fait l’objet d’un rapport rendu public ce 18 janvier. L’institution dirigée par Driss Jettou critique sévèrement la SMIT, créée pour participer « au développement du produit touristique ainsi que la promotion des investissements touristiques« .

Dans son rapport, la Cour des comptes se penche sur les principales missions de cet organisme, notamment la promotion du Plan Azur, ainsi que la situation financière de la SMIT.

Ingénierie touristique au « stade embryonnaire »

Les magistrats de la Cour constatent que le « métier de l’ingénierie touristique semble encore être à un stade embryonnaire au sein de la SMIT en termes de contenu des études réalisées et de leur valeur ajoutée pour l’investissement touristique« . Un constat qui se base sur le fait que la SMIT présente des insuffisances dans la réalisation d’études stratégiques.

Selon la Cour des comptes, la SMIT n’a, depuis sa création, réalisé que des études portant sur « des actions en relation avec sa propre réorganisation » et qui « ne détaillent pas le processus de mise en œuvre des différentes composantes des visions publiques en matière de tourisme« . A titre d’exemple, les magistrats de la Cour des comptes évoquent l’étude stratégique baptisée SMIT Relaunch- stratégie 2020, consacrée à la Vision 2020, qui avait « conclu sur l’établissement d’un plan pour l’implémentation de la Vision 2020 (…) sans aller  jusqu’à formuler une démarche globale d’implémentation de ladite vision« .

La Cour des comptes relève également des « insuffisances » dans les études du produit touristique réalisées par la SMIT. L’institution dirigée par Driss Jettou note que la « SMIT soutient qu’elle réalise chaque année un nombre considérable d’études en ingénierie du produit touristique, schémas de développement, stratégie« , alors que les études en question sont confiées à des cabinets privés. D’autres projets, présentés comme des études, sont en réalité de « simples actions d’accompagnement à d’autres entités« , estiment les juges.

La Cour remarque également que les « études appelées ‘schémas directeurs’ ou ‘veilles’ se limitent à des inventaires des tendances de valorisation et de consommation de produits touristiques au niveau mondial, plutôt que d’être des études spécifiques avec des descriptions détaillées des processus de réalisation de tels produits touristiques sur des sites déterminés au niveau national« .

Des contacts qui n’aboutissent pas

Dans son rapport, la Cour des comptes se penche également sur les réalisations de la SMIT dans la promotion des investissements touristiques. Une promotion que la Société doit notamment assurer à travers la « participation aux salons internationaux spécialisés, l’organisation de Road Show, des contacts B to B ». Les réalisations de la SMIT dans ce domaine sont jugées limitées.

La Cour note également que la SMIT « a approché entre 2012 et 2015 un total de 158 prospects« . Des contacts qui ont été établis essentiellement dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) et ont permis la signature de « seulement trois conventions« Enfin, les magistrats notent que le site internet de la SMIT ne continent pas de « données, même sommaires, concernant les projets touristiques à placer auprès des investisseurs« .

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