Un attaque à la voiture piégée a visé un tribunal d’Izmir (ouest), tuant un policier et un huissier, selon les médias turcs. Deux « terroristes » ont en outre été tués par la police après l’explosion, selon la même source. Une dizaine de personnes ont été blessées dans l’attaque, a indiqué un responsable local.
Selon le préfet de la ville, les autorités soupçonnent le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) d’être à l’origine de l’attaque.
Cet attentat est le dernier en date d’une série d’attaques qui a endeuillé la Turquie en 2016 et qui ont été soit imputés aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI) soit revendiqués par la rébellion kurde.
Il intervient alors que les autorités turques recherchent activement l’auteur du carnage d’Istanbul, qui avait réussi à prendre la fuite après avoir tué 39 personnes et blessé des dizaines d’autres pendant la célébration du Nouvel An dans une boîte de nuit, le Reina. Cette tuerie a été revendiquée par l’EI.
Jeudi, les autorités turques ont ainsi procédé à de nouvelles arrestations dans le cadre de l’enquête sur cet attentat.
Plusieurs personnes soupçonnées d’être des complices de l’assaillant ont été arrêtés à Silivri, près d’Istanbul, selon l’agence de presse progouvernementale Anadolu, qui n’a pas donné de chiffre précis.
Les suspects sont originaires du « Turkestan oriental », ancien nom de la région chinoise du Xinjiang à majorité ouïghoure, précise l’agence.
Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu avait annoncé mercredi que l’auteur de l’attentat avait été identifié, sans dévoiler son nom ni sa nationalité.
Le vice-Premier ministre Veysi Kaynak, cité par les médias jeudi, a affirmé que l’homme, dont plusieurs images ont été diffusées, était probablement d’origine ouïghoure et que les autorités étaient près de le localiser.
Au moins 36 personnes se trouvent en garde à vue dans le cadre de l’enquête. Parmi elles, selon les médias turcs, figurent notamment l’épouse de l’assaillant présumé, et de nombreuses personnes originaires d’Asie centrale.
Des perquisitions menées à Izmir après l’arrestation d’une vingtaine de personnes avaient permis la découverte de lunettes de vision nocturne, de matériel militaire et de faux passeports, d’après l’agence de presse Dogan.
Plusieurs médias avaient affirmé en début de semaine que le tueur présumé s’était installé en novembre à Konya (sud) avec son épouse et leurs deux enfants afin de ne pas éveiller les soupçons.
Selon l’agence Dogan, l’assaillant a ensuite pris un bus pour Istanbul le 15 décembre.
Une immense chasse à l’homme a été déclenchée pour arrêter le tueur, qui aurait fui la boîte de nuit en changeant de vêtements.
La sécurité aux frontières grecque et bulgare de la Turquie a aussi été renforcée, a indiqué jeudi l’agence Dogan, précisant que les véhicules et les personnes quittant le territoire étaient fouillés.
Les photos de l’assaillant présumé ont notamment été affichées au poste-frontière de Kapikule, à la frontière bulgare, où les agents de sécurité effectuaient des contrôles de passeports, a ajouté l’agence de presse.
L’attentat d’Istanbul a eu lieu alors que l’armée turque tente, au prix de lourdes pertes, de reprendre la ville d’Al-Bab, un bastion de l’EI dans le nord de la Syrie, où Ankara mène une offensive contre les jihadistes, mais aussi contre les milices kurdes.
En revendiquant le carnage du Reina, l’EI a reproché à la Turquie son intervention en Syrie et sa participation à la coalition menée par les Etats-Unis qui combat le groupe jihadiste en Syrie et en Irak.
Mercredi encore, deux soldats turcs ont été tués et deux blessés dans une attaque de l’EI à Al-Bab, selon Dogan. A ce jour, une quarantaine de soldats turcs ont perdu la vie dans cette opération militaire.
Trente-huit jihadistes ont été pour leur part « neutralisés » dans des frappes turques, a rapporté Anadolu jeudi.
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