Mohamed Hassad, ministre de l’Intérieur s’est engagé à « punir les responsables de ce drame ». Mouhcine Fikri, un marchand de poisson d’une trentaine d’années, est décédé le 28 octobre au soir à Al-Hoceima, happé par une benne à ordures alors qu’il tentait de s’opposer à la saisie et à la destruction de sa marchandise par les autorités. Les circonstances effroyables de sa mort ont choqué le royaume. Des milliers de personnes ont participé dans le calme le 30 octobre à ses funérailles, et des manifestations de protestation ont eu lieu dans toute la région, mais également dans plusieurs grandes villes, notamment Casablanca, Marrakech et dans la capitale Rabat.
« Personne n’avait le droit de le traiter ainsi » a déploré Hassad à l’AFP. « On ne peut pas accepter que des responsables agissent dans la précipitation, sous la colère, ou dans des conditions qui ne respectent pas le droit des gens » a-t-il souligné. Le ministère de l’Intérieur, conjointement avec le parquet local, a ouvert une enquête le lendemain de l’incident. Le roi Mohammed VI a ordonné « une enquête minutieuse et approfondie » et dépêché à Al-Hoceima le ministre Hassad qui a présenté « les condoléances et la compassion du souverain à la famille du défunt ».
Des précisions sur les circonstances du drame
« L’enquête doit déterminer avec exactitude ce qui s’est passé, mais il y a des choses que l’on sait déjà » a expliqué le ministre. « Ce dont on est sûr, c’est que la personne concernée a quitté le port dans une voiture avec quelqu’un d’autre, et a refusé de s’arrêter à un contrôle de police. L’alerte a été donnée, le véhicule a été intercepté, avec à son bord une quantité importante d’espadon, une espèce interdite à la pêche » a-t-il récapitulé.
« Le procureur a été informé et la décision a été prise de détruire la marchandise illégale. Toutes les questions se posent après ça », a-t-il ajouté. « Qui a pris la décision de le faire le soir même, comment la benne a-t-elle pu se déclencher… c’est à toutes ces questions que l’enquête du procureur doit répondre », ceci alors « qu’il y avait beaucoup de témoins ».
« Nous sommes catégoriques : toutes les défaillances seront sévèrement sanctionnées par la justice », a réaffirmé Hassad. « Les conclusions de l’enquête devraient arriver très vite, c’est une question de jours », selon le ministre. « L’État ne peut pas être considéré comme directement responsable de ce décès, mais l’État a la responsabilité d’établir les fautes et de les sanctionner », a-t-il conclu.
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