15 heures à Larache. La scène sur laquelle s’exprimera Abdelilah Benkirane dans quelques minutes est déjà prête en cet après-midi du 1er octobre. Sur place, les militants du parti de la lampe scrutent les quelques curieux débarquant aux abords de la scène et mettent de la musique en vue d’attirer les foules. Alors que le PPS avait choisi d’utiliser la chanson de Saad Lamjarred « Ana Machi Sahel » pour faire passer son message concernant le maâkoul [le sérieux, NDLR], le PJD, lui, utilise l’air de « Va Bene » de l’artiste raï Reda Taliani pour encourager les habitants à voter pour ses couleurs.
Oublier la défaite
Dans la seule circonscription que compte Larache, les partis se battent pour obtenir quatre sièges à l’hémicycle. Le PJD espère en décrocher la moitié selon un militant de la lampe rencontré sur place. Pour accomplir cet objectif, la formation d’Abdelilah Benkirane compte sur son député sortant Saïd Khairoun, qui a présidé la commission des finances au Parlement, mais surtout sur leur tête de liste, et ancien président du MUR, Mohamed Hamdaoui. Une candidature qui intervient près d’un an après la défaite de Khairoun aux élections communales où il a été battu par le RNI. « Il donne du sang neuf à cette circonscription. Il est considéré comme un rassembleur puisqu’il a mis un terme aux rivalités existant entre deux entités du MUR à Ksar El Kebir et à Larache » nous confie un membre du conseil national du parti de la lampe, fin connaisseur des arcanes du PJD dans la région du Nord.
Avant l’arrivée des candidats et du secrétaire général du PJD, plusieurs vans ont procédé à des allers-retours pour transporter des personnes venant des villages avoisinants et de Ksar El Kbir. Alors que la foule est en place, c’est l’ancien président du MUR qui est le premier à prendre la parole. Dans son discours, le candidat de la lampe met l’accent sur l’accueil réservé à son parti dans le monde rural. Il affirme qu’il n’acceptera que la victoire comme résultat. En cas de défaite, Hamdaoui affirme, sûr de lui, que le « directeur de campagne, qui supervise tout dépassement, pourrait déposer un recours devant la justice ».
C’est ensuite au tour d’Abdelilah Benkirane d’entrer en scène, qui semblait être ému par l’assistance. « Je suis venu vous dire que ceux qui gouvernent le pays sont connus. Mais une fois tous les cinq ans, une porte s’ouvre pour que vous puissiez élire des personnes qui vont transmettre vos opinions et vos soucis à “ceux d’en-haut”», a déclaré le chef du PJD. Celui-ci est également revenu sur les ambitions de sa formation en vue des prochaines élections : « Je ne veux pas d’une demi victoire. Si vous voulez que l’on [le PJD, ndlr] fasse quelque chose pour le pays, il me faut un nombre suffisant de parlementaires pour y parvenir ».
Le meeting clos, ils n’étaient désormais plus qu’une dizaine à occuper les lieux. Au micro des journalistes une femme vêtue en djellaba, visiblement mécontente des réformes entreprises durant le dernier mandat gouvernemental, réagit à l’intervention du Chef du gouvernement: « Qu’a fait Benkirane pour nous ? Il nous a rendu la vie plus chère. Il n’y a que le roi dans ce pays. Les autres ? Qu’ils aillent au diable ». Le leader du PJD a, à ce moment-là déjà quitté Larache pour rejoindre Tétouan, pour y tenir un autre meeting.
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