Le journal scientifique eLife a publié mardi 26 juillet une étude sur l’évolution de la taille des adultes au cours du XXe siècle. Il en ressort que les Marocains n’ont presque pas grandi depuis près de 40 ans. Depuis 1976 en effet, les Marocains stagnent, avec une moyenne de 157 cm. Plus en détails, les Marocaines ont pris environ 7 cm entre 1900 et 1996, passant de 151 cm à 158 cm. Les hommes, quant à eux, ont grandi de 11 cm sur cette même période, passant de 159 cm à et 170 cm.
En collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une équipe de chercheurs de l’Imperial College London (ICL) a, en effet, réuni les estimations de hauteur moyenne pour chaque pays pour dresser une hiérarchie complète à l’échelle de la planète. Dans une interview à France 24, la chercheuse en santé publique à l’université de Middlesex à Londres et co-auteure de l’étude, Mariachiara Di Cesare, explique que « l’évolution de la taille est un indicateur de santé publique car il reflète le fait qu’une personne a été bien nourrie, bien traitée et soignée durant son enfance, et aussi le fait que la mère était en bonne santé ». Selon elle, le patrimoine génétique de nos aïeux ne définit pas « toujours » notre taille : « La génétique définit le potentiel de croissance pour un individu, c’est-à-dire quelle est sa taille maximum, alors que les facteurs environnementaux, comme la nourriture ou les soins, déterminent à quel point il va se rapprocher de cette limite. »
Le classement est dominé par les Hollandais qui mesurent en moyenne 182,5 cm, suivis de près par les Belges (181,7 cm) et les Estoniens (181,6 cm). Selon l’étude, les Sud-coréennes et les Iraniens ont constaté la plus grande croissance entre 1914 et 2014, avec respectivement 20,2 cm et 16,5 cm de plus. En revanche, en Afrique subsaharienne, les auteurs de l’étude constatent une baisse relative de la taille d’année en année, notamment chez les Ougandais, les Rwandais et les Sierraléonais, dont la hauteur moyenne a baissé de 5 cm depuis les années 1970.
Pour expliquer toutes ces différences « il y a un ensemble de facteurs, parmi lesquels l’environnement de l’enfant, mais aussi l’immigration de populations de petite taille venant notamment du Sud et le bagage génétique », explique Mariachiara Di Cesare.
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