Hassan Khiyar, PDG de Medi1 TV : « Le bureau de Rabat ne va pas fermer »

Hassan Khiyar s'explique pour la première fois sur les polémiques qui ont accompagné sa nomination : la possible fermeture du bureau de Rabat, le licenciement du journaliste Youssri Marrakchi et les “menaces” concernant les libertés syndicales.

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Hassan Khiyar, PDG de Medi TV. Crédit DR

L’arrivée de Hassan Khiyar à la tête de Médi1 TV a été accompagnée d’annonces tonitruantes, dont l’arrêt de l’émission ramadanesque de Momo, des déclarations jugées virulentes concernant les libertés syndicales, le débarquement du journaliste Youssri Marrakchi mais aussi la « fermeture » du bureau de Rabat annoncée par mail. Tout cela, à l’heure même où le nouveau management de la chaîne du détroit annonce dans la foulée l’amorce de la transformation de Medi 1 en chaîne d’information qui aura, théoriquement, besoin de plus de ressources journalistiques et d’une présence plus accrue sur le territoire national pour couvrir les événements.

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Contacté par Telquel.ma le 30 juin, Hassan Khiyar, qui venait de sortir d’une réunion avec les salariés à la capitale, est catégorique : « Je n’ai jamais dit que le bureau de Rabat va fermer. J’ai appris la chose en lisant la presse », s’étonne-t-il. Quid alors d’un mail, annonçant pourtant la nouvelle, et qui a été reçu par les journalistes ? Hassan Khiyar explique qu’il a été envoyé par le département des ressources humaines et qu’il est « incomplet ». « Soyons logiques : le bureau de Rabat ne va pas fermer d’abord pour sa proximité avec les institutions, ce qui est important pour une chaîne d’information (…) L’équipe de journalistes restera sur place, mais pour certaines ressources administratives, elles seront effectivement rappelées à Tanger », nous explique-t-il. Pour autant, cette réflexion ne s’étend pas aux émissions produites sur place, dont le maintien ou pas à Rabat « dépendra de la grille » qui est toujours en gestation, énonce le PDG.

Autre annonce qui a fait les choux gras de la presse : le licenciement de Youssri Marrakchi, journaliste animateur de l’émission Cawalisse. Selon notre confrère Ihata, le journaliste aurait été remercié sans ménagement, alors qu’il attendait d’avoir une entrevue pendant plusieurs heures avec le patron de la chaîne. Une assistante de direction lui aurait alors signifié qu’il ne sera pas reçu, lui remettant « une enveloppe contenant l’annonce du licenciement ».

Hassan Khiyar nous assure pour sa part « n’avoir viré personne », et que pour le cas de cette émission, il s’agit d’une décision prise comme pour tous « les contrats des émissions externes », à l’image de la fameuse émission de Momo. « Le contrat de M. Marrakchi arrivait à son terme le 2 juillet. Nous arrêtons l’émission pour le moment en attendant l’élaboration de la nouvelle grille et voir si elle aura une place à la rentrée. Si c’est le cas, le contrat sera reconduit », nous déclare le PDG de Médi 1 Tv. Concernant les conditions pour le moins rocambolesques de l’annonce du départ, Khiyar affirme qu’il n’est pas au courant que le journaliste ait sollicité une entrevue. « Je ferai des investigations, s’il y a eu un problème dans la manière de gérer la chose, je le regrette, et ce serait inacceptable de traiter une personne de la sorte », promet-il. Contacté par Telquel.ma, Youssri Marrakechi affirme pour sa part qu’il dispose d’un « contrat a durée indéterminée » avec la chaîne. « Je ne suis pas contractuellement lié pour présenter l’émission Cawalisse, mon contrat est avec la chaîne Medi 1 TV en tant que titulaire », clarifie-t-il. Et d’ajouter : « À l’heure actuelle, je n’ai reçu aucune notification officielle de fin de contrat. »

Outre ces deux affaires, le nouveau patron de la chaîne est aussi houspillé sur sa fermeté affichée envers les syndicats, et les reproches sur son refus des libertés syndicales. Va-t-il mettre fin au mouvement de contestation sociale au sein de la télévision ? « Je suis pour le dialogue et je considère que les libertés syndicales sont un droit », nous déclare-t-il. Il apporte toutefois une nuance de taille : « On peut avoir un syndicat, mais pas une couleur politique » en référence à l’affiliation à l’UMT (Union marocaine du travail) du syndicat de la chaîne, qui réclame activement une amélioration des conditions de travail et d’embaucher de nouvelles ressources. Sur les moyens, les changements et la nouvelle ligne tout info de la chaîne, le nouveau patron assure en avoir ouvert le chantier, mais ne fournit pas de détails pour l’heure. La rentrée devrait, en tout cas, apporter de grands changements dans la grille de la chaîne du détroit.

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