Abdellatif Jouahri sort de ses gonds en mettant le gouvernement devant ses responsabilités en ce qui concerne le ralentissement alarmant de la croissance. Lors de l’assemblée générale de l’Association professionnelle des sociétés de financement (Apsf), tenu mercredi 1er juin, le gouverneur qui y a été convié, a profité de cette occasion pour faire sa sortie adressée au gouvernement Benkirane. C’est d’ailleurs dans ce sens que le wali de Bank Al-Maghrib, a annoncé qu’il adressera, incessamment, un mémorandum qui fait état des initiatives actées par la banque centrale pour redresser la barre ainsi que des propositions économiques pour relancer la croissance. C’est un aveu d’échec de la politique économique du pays.
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À ce stade, il est plus question de prendre des mesures d’urgence que de mettre en place des instruments pour dynamiser la croissance. Car il faut dire que le gouverneur de la Banque a usé et à plusieurs reprises des instruments monétaires, mais en vain. En 2014, il a abaissé le taux directeur à deux reprises. Et en mars dernier, Bank Al-Maghrib est revenu à la charge pour réviser à la baisse ce taux à 2,25%. Malgré ces démarches, le crédit bancaire stagne, témoignant ainsi de l’attentisme des investisseurs et de la prudence chronique des banques marocaines. D’ailleurs, pour mettre fin à une certaine frilosité des banquiers quant à certaines demandes, la banque centrale oblige désormais les banques à formuler des notations pour chaque entreprise et à expliquer aux clients les arguments de refus des dossiers de crédit.
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Boussaid maintient ses objectifs budgétaires
Il faut dire que l’inquiétude de Jouahri n’a d’égal pour l’instant que l’attitude placide du gouvernement à ce sujet. Plusieurs mois après les estimations des institutions nationales (HCP, CMC et BAM) et internationales (FMI, BAM et la Banque mondiale), le ministre de l’Économie et des Finances, Mohamed Boussaïd, est enfin sorti de son mutisme en annonçant, le 23 mai, une révision à la baisse du taux de croissance 2016. Il sera de «moins de 2%», à cause essentiellement d’une «mauvaise campagne agricole».
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Contacté par TelQuel, Mohamed Boussaïd avait précisé que «le chiffre exact sera donné fin juin à l’occasion de la présentation de la situation économique et financière relative à la loi organique de la loi de finances». Le budget de 2016 ayant été établi sur la base d’une prévision de croissance de 3%, la rectification d’un certain nombre d’indicateurs pourrait s’avérer nécessaire. Mais le ministre n’est pas du même avis. «Nos objectifs budgétaires sont maintenus. La révision du taux de croissance n’aura aucun impact sur le budget», avait-il assuré.
Quant au chapitre du délai de paiement, Abdellatif Jouahri s’est saisi de cet épineux dossier en arguant que le gouvernement n’a entrepris aucune démarche dans ce sens. Un rapport à ce sujet doit être publié prochainement, qui va prévoir des solutions.
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